Dijon, point de départ des routes d’Aurélie Gonet
A tout juste 40 ans, Aurélie Gonet compte des milliers de kilomètres à vélo à son actif. De retour d’un périple de sept mois reliant Dijon à Tataouine en Tunisie, elle a exposé ses photos pour partager son aventure.
Son vélo prenait la poussière dans un garage quand Aurélie Gonet a décidé de se lancer dans son premier voyage seule. Elle qui, petite, ne partait pas en vacances, enviait les Hollandais qui descendaient en deux roues jusqu’en bord de mer. Elle s’était alors fait la promesse de traverser à son tour un pays. «Je me souviens quand avec mon père nous avions rejoint Saint-Jean-de-Losne à vélo depuis Pluvet. J’ai ressenti une forte émotion en voyant les bateaux et les touristes. Je voulais faire comme eux.»
L’idée sommeillera des années durant. Pendant ce temps, Aurélie Gonet développe son goût pour la photographie en suivant son compagnon cycliste sur ses compétitions. Pour autant, elle n’a jamais eu l’envie de monter sur une selle, ne se sentant pas l’âme d’une sportive. Mais une rencontre changera son destin. «Frédéric Mary, un voyageur à vélo dijonnais s’apprêtait à partir pour faire l’Afrique du Nord au Sud. Il m’a avoué ne pas s’entrainer, préférant aller à son rythme.» Une révélation pour elle qui ne pratiquait aucun sport.
Royaume-Uni, Islande et Chine
En 2015, elle saute le pas, dépoussière le vélo, achète deux sacoches, le nécessaire pour réparer sa monture sans savoir comment procéder et décide de rallier Londres à Edimbourg. «J’ai appris à ne me plus me comparer aux autres. J’allais à mon rythme et j’ai eu raison de m’autoriser à tenter ce qui me faisait envie.» Seule, elle apprécie ces parenthèses et découvre une forme de liberté. Deux ans plus tard, elle cherche un nouveau défi. «J’avais besoin de solitude et je voulais un voyage plus long et plus difficile tant sur le plan climatique que physique.»
Les dénivelés, le vent et la pluie d’Islande répondront à ses souhaits. Pendant cinq semaines, elle enchaine les kilomètres, quelques chutes, mais se relève et repart, heureuse de cette expérience. À son retour, elle découvre sa mère plus affaiblit que jamais par un cancer et retarde ses projets de voyage suivants pour réaliser un jour leur rêve commun, aller ensemble à Pékin. «Sa maladie m’a appris qu’il ne faut pas attendre d’être soi-même malade pour faire les choses.» Le crabe emportera sa mère quelques mois plus tard.
Allier voyage et photographie
Le 3 mars 2019, Aurélie Gonet remonte en selle avec l’ambition de rejoindre Pékin depuis Dijon. Après 7 200 kilomètres et 8 mois de voyage, elle atteindra son but. «J’aime la lenteur, faire durer le plaisir.» De retour en France, l’aventurière doit faire face à son tour à une lourde maladie combinée à une dépression. C’est une mission incluant des photos de paysages pour le compte de la DREAL qui lui redonnera l’élan dont elle avait besoin. «En un mois, j’ai décidé de partir à Tataouine, sans préparer d’itinéraire.»
Le 1er décembre 2024, elle prend le départ pour cette ville de Tunisie. Elle reviendra sept mois et demi plus tard dans la capitale des Ducs. Le festival des Nuits d’Orient lui a récemment donné l’occasion de partager son voyage à travers une exposition et une conférence devant un public nombreux et curieux. En attendant le prochain périple, l’aventurière se concentre sur son nouvel emploi de biographe pour les particuliers ou les territoires.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert