En plein débat sur sa nationalisation, ArcelorMittal met en avant un important investissement à Mardyck
Le géant de la sidérurgie, dont l'Assemblée nationale a voté la nationalisation fin novembre, a présenté mardi ses nouvelles lignes de production à Mardyck, près de Dunkerque.
Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal, dont l'Assemblée nationale a voté la nationalisation fin novembre, a présenté mardi ses nouvelles lignes de production à Mardyck, près de Dunkerque. ArcelorMittal France le répète sur tous les tons : cette nouvelle unité de production d'aciers électriques, qui a nécessité un financement de 600 millions d'euros, représente "le plus important investissement du groupe en Europe depuis dix ans". ArcelorMittal y voit une des preuves qu'elle "ne se désengage pas de la France" mais modernise ses outils et "prépare l'avenir de la production d'acier" dans le pays.
Cela peine à convaincre représentants du personnel, experts et élus politiques de gauche, qui ont fait adopter à l'Assemblée nationale fin novembre une proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal France, au nom de la défense de la filière acier française. L'avenir de ce texte est incertain car il lui sera difficile d'être adopté au Sénat. Et le gouvernement y est opposé, y voyant "une réponse populiste à un problème structurel", dixit le ministre de l'Economie Roland Lescure.
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Plan de suppression d'emplois
La demande d'acier, historiquement portée par l'automobile et la construction, s'émousse en Europe. Et la production locale fait face à la concurrence de la production asiatique et notamment chinoise, vendue moins cher.
ArcelorMittal, qui revendique avoir investi 1,7 milliard d'euros en 5 ans en France, a annoncé en début d'année un plan de suppression d'emplois dans ses usines dans le nord et l'est du pays. En mai, Jean-Marc Vecrin, coordinateur CFDT pour l'ensemble du groupe, expliquait craindre que "petit à petit ArcelorMittal s'engage de plus en plus hors Europe et qu'il se désengage de l'Europe". Début novembre, un rapport d'experts mandatés par le CSEC du groupe, contesté par l'entreprise, avait jugé l'avenir du géant sidérurgique incertain en France, et critiqué le sous-investissement dans l'outil de production et "une forme de précipitation" dans la décision de procéder à des licenciements.
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