La Bagagerie Victorine à Mâcon : l'amour du cuir
Après s’être essayée à différents métiers, Victorine Carpentier a trouvé sa voie dans le cuir. Avec la Bagagerie Victorine à Mâcon, elle met ses compétences au service des particuliers.
Comment passe-t-on d’un bac électronique en région parisienne à une entreprise de maroquinerie en Saône-et-Loire ? Pour Victorine Carpentier, gérante de la Bagagerie Victorine à Mâcon depuis 2021, ce parcours original a été ponctué d'expériences professionnelles variées. Elle est ainsi passée du diagnostic immobilier au secrétariat médical en passant par l’horlogerie. "J’ai aimé ce dernier métier manuel mais je ne pensais pas pouvoir gagner ma vie en réparant de vieilles pendules" souligne la jeune femme de 38 ans.
Elle a ensuite poursuivi sa carrière à Carcassonne dans la Maison Goyard, spécialiste de la malleterie, où elle découvre sa voie. "J’ai fait mes armes sur les machines à coudre triple entrainement", se souvient-elle. Elle déménage en Auvergne où elle travaille pour un sous-traitant d’Hermès en maroquinerie. Elle y apprend le piquage à la main, le travail de finition et d’excellence du cuir. Séduite par la matière et le métier, convaincue que le cuir est porteur d’avenir, elle décide de rester dans cette filière. "Avec le cuir, il n’y a pas beaucoup de limites. On peut aussi bien faire des vêtements ou des accessoires", constate-t-elle.
Oser se lancer
Amenée à déménager une nouvelle fois, Victorine Carpentier atterrit à Mâcon. Alors qu’elle ne s’épanouit pas dans sa nouvelle entreprise de maroquinerie, la trentenaire décide de lancer sa propre activité en créant la Bagagerie Victorine en 2021. "J’avais les compétences, les idées et quelques machines" sourit-elle. Dans son atelier, la maroquinière s’appuie sur une machine à coudre Singer de plus de 120 ans pour réaliser les doublures en tissu et sur une pareuse afin de désépaissir le bord du cuir. Mais 95 % de son travail est réalisé à la main.
L’artisane se fait peu à peu connaître auprès d’une clientèle de particulier en participant à des expositions notamment à Cluny ou à Saint-Gengoux-le-National. En 2023, elle obtient le prix des métiers d’art de Saône-et-Loire et gagne en visibilité. En 2025, elle candidate auprès de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Saône-et-Loire pour participer au salon du Made in France à Paris en novembre 2025. Elle est l’une des deux entreprises d’artisanat retenues pour représenter le département. "J’ai rencontré beaucoup de gens, noué quelques contacts" résume la gérante. Si la Bagagerie Victorine est aujourd'hui reconnue pour la qualité de ses produits, l'entreprise est encore jeune. L'artisane occupe donc des emplois saisonniers pour compléter ses revenus. Mais pas de quoi la décourager dans sa passion.
Des idées à foison

Victorine Carpentier met un point d’honneur à utiliser du cuir sans produit chimique, à se fournir en France pour les éléments de bijouterie ou en Europe, comme en Suisse pour ses fermetures éclairs. Une exception, son tissu provient du Burkina Fasso. "J’ai eu un coup de cœur pour ce tissu coloré mais sobre, du pagne tissé à la main" développe-t-elle. Un tissu qu’elle intègre notamment à son produit phare, le sac cabine qui nécessite à lui seul 50 heures de travail. L’artisane compte d’autres produits dans sa collection : des sacs bandoulière de différentes tailles, des baise-en-ville, des sacs pour femmes. "J’ai beaucoup d’idées à commencer par une sacoche d’ordinateur que l’on me demande souvent et pour laquelle j’ai entamé les dessins. On me commande aussi des sous-mains, un étui pour canne de compagnon ou encore des sangles de guitare." Victorine Carpentier n'a pas fini d'imaginer des sacs et des objets uniques pour la joie de ses clients…
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert