Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

À Ambleteuse, une conférence pour ouvrir les yeux sur la transition écologique


Informer, sans imposer. C’est le pari tenu par le Cercle Côte d’Opale Synergie en organisant, le 12 juin dernier, une conférence à la salle des fêtes d’Ambleteuse. Loin des grandes villes industrielles, ce petit village côtier a accueilli deux experts de haut niveau pour une soirée consacrée aux défis climatiques et énergétiques de notre époque.

 Une trentaine de personnes ont assisté à la conférence. © Aletheia Press / D.Boulogne
Une trentaine de personnes ont assisté à la conférence. © Aletheia Press / D.Boulogne

Un cadre inattendu, pour un sujet brûlant. «Même dans un village côtier, il est essentiel que chacun comprenne les grands enjeux économiques et écologiques», explique Thadée Segard, président du Cercle. L’association, composée de membres de la société civile, veut favoriser une meilleure compréhension des transformations en cours. Elle suit des projets comme le Métropale ou le métro Transmanche, mais souhaite aussi «éveiller les consciences sur les grands sujets nationaux.»

Pour cette soirée, deux intervenants ont captivé le public. Gérard Leclercq, ancien bras droit de Carlos Ghosn chez Renault, et Christian Maquaire, spécialiste reconnu des questions énergétiques et ferroviaires, ont proposé une analyse claire, nourrie de données officielles, sans militantisme.

Transition écologique : des efforts réels… mais isolés

Gérard Leclercq s’est appuyé sur les rapports du GIEC pour rappeler quelques chiffres clés : «En France et en Europe, l’usage des énergies fossiles a diminué de 8 % ces dernières années. Mais pendant ce temps, en Chine, en Inde ou aux États-Unis, il a bondi de 54 %.» Pour lui, il ne s’agit pas de nier l’urgence climatique, mais de garder une vision globale : «La France est un bon élève, mais nous sommes trop seuls.» Il ajoute : «La transition écologique est désormais présentée par le gouvernement comme un levier de prospérité économique. C’est une ambition forte, mais elle doit être partagée au niveau mondial.»

Des solutions concrètes, à portée de main

Christian Maquaire, de son côté, a dénoncé certaines décisions politiques prises trop rapidement. «L’arrêt de la centrale de Fessenheim a conduit à prolonger la vie de centrales à charbon bien plus polluantes», affirme-t-il. Il regrette aussi l’abandon des surgénérateurs à la fin des années 1990, qui auraient permis de réduire les déchets nucléaires. S’il critique l’éolien terrestre, jugé peu efficace, il plaide pour un développement raisonné de l’éolien offshore. «Il faut avancer avec pragmatisme, en combinant plusieurs solutions. Et oui, le nucléaire doit rester un pilier de notre mix énergétique bas carbone.»

Se former pour mieux agir

En conclusion, les deux experts ont insisté sur la nécessité de s’informer à partir de sources fiables. Car derrière les débats politiques, ce sont bien nos comportements — individuels et collectifs — qui comptent. «Il ne s’agit pas seulement de croire, mais de comprendre», résume Gérard Leclercq.

Pour Aletheia Press, Daniel Boulogne