À Barentin, le nouveau parc Badin comme exemple de transformation de friche
Avant, c'était la filature Badin, désormais c'est un parc de 17 hectares, un projet d'envergure pour cette ville de 12 000 habitants.

Ils étaient nombreux à découvrir le nouveau parc urbain de Barentin, au nord de Rouen, inauguré à l'occasion des Journées européennes du patrimoine. Car, la filature Badin est une institution dans cette ville moyenne d'environ 12 000 habitants. L’usine Badin, fondée à la fin du XIXe siècle par Auguste Badin, est rapidement devenue l’un des principaux employeurs de Barentin, avec jusqu’à 2 000 salariés. L’industriel a construit écoles et cités ouvrières pour ses employés. «Nous avons voulu rendre hommage à Auguste Badin en donnant son nom à ce parc», a commencé le maire, Christophe Bouillon.
Après la fermeture de l’usine en 2007-2008 et le rachat de la friche par la Ville en 2018, le défi était immense : transformer un site marqué par la pollution et les vestiges industriels en un espace ouvert à tous. «Ce projet est une épopée», présente-t-il.
Dans ce tout nouveau parc de 17 ha, les habitants y retrouvent des espaces de jeux inclusifs pour les enfants ou encore des aires de sport. Prochainement, le site accueillera un cinéma exploité par NOE. Ce parc n’est pas seulement un lieu de loisirs, c’est un espace de biodiversité, a rappelé l'édile énumérant «65 espèces d’oiseaux, huit mammifères et plusieurs amphibiens...»
Un projet participatif
Ce projet d'envergure a nécessité deux ans de procédure et 18 mois de travaux. Dès le début, en 2021, une démarche de participation citoyenne a permis aux Barentinois de définir le futur du site. «Plusieurs centaines d’habitants, jeunes et moins jeunes, se sont mis à rêver ensemble sur le devenir de ce site», a rappelé le maire.
Puis, la reconversion a nécessité une dépollution lourde : 10 000 tonnes de terre retirées, 18 mois de travaux et 2,5 millions d’euros investis uniquement pour la dépollution (dont 600 000 euros pour l'amiante). Dans sa globalité, le projet est estimé à 19 millions d'euros d'investissement, soutenus par des aides publiques de l'Etat et du Département entre autres.
D'autres friches en reconversion
Dans cette ville moyenne, la filature Badin n'est pas la seule friche à transformer. «On pourrait croire que transformer des friches est facile, mais ce n'est pas une mince affaire», a rappelé Christophe Bouillon. Avant d'ajouter : «Nous avons décidé de donner une destination à chaque friche : la friche du lycée Jacquard, l’ancienne "usine à gaz" ou encore la friche Tecumseh seront transformés pour accueillir logements, activités économiques ou espaces publics», a informé le maire. Récemment, sur l'ancienne "usine à gaz", la première pierre de la résidence Les Terrasses du Viaduc a été posée. «La friche Jacquard, propriété de la Région, fait l'objet d'un compromis de vente pour la construction de logements», a précisé le maire.