À Beaune, La Poste se réinvente en créant de nouveaux services
La diminution du volume de courriers a conduit La Poste à repenser son activité et à se diversifier. À Beaune, les premiers vélos cargos ont pris la route en avril 2025. Deux mois plus tard, les facteurs se sont lancés dans la livraison de repas.
En un peu plus de dix ans, la part du courrier dans le chiffre d’affaires de La Poste a fortement reculé, passant de 37 à 16 %. Dans le même temps, celle des colis a progressé jusqu’à atteindre 53 % de l’activité. Une évolution qui a amené l’entreprise à repenser son modèle et à développer de nouveaux services. «Depuis le mois d’avril dernier, au bureau de Poste de Beaune, nous disposons de deux vélos cargos pour le transport des colis. C’est un mode de locomotion plus adapté aux cœurs des villes» indique Kemal Ozkara, directeur de l’établissement de Beaune qui gère les bureaux de la couronne sud du département.
Chaque jour, son territoire prend en charge 5 500 colis répartis sur 12 sites. «Ce sont surtout de petits colis, de la taille d’une boîte à chaussures. Un vélo cargo peut en transporter entre 60 et 80.» Marie-Christelle Cordonnier est l’une des deux postières attitrées à ce nouvel équipement. Pour se l’approprier, la factrice a bénéficié, comme d’autres collègues, d’une formation de 7 heures. «Au début, on a fait des tests sur le parking pour l’avoir en main. Il faut aussi s’habituer au poids quand il est plein, c’est plus facile que quand il est vide car il est moins stable à cause de la prise au vent»explique-t-elle. Convaincue par ce nouveau mode de transport, Christelle Cordonnier se réjouit également d’un autre ajout : «On nous a installé des sacoches sur le devant pour le courrier, ça manquait !» ajoute- t-elle.
Des facteurs toujours plus proches des habitants
À côté des colis, La Poste a cherché d’autres opportunités de marché en s’appuyant sur un maillage territorial quotidien. Depuis juin 2025, le facteur beaunois, Jules Vallet, se dédie à la livraison de repas pour les personnes âgées ou en perte d’autonomie. Une quinzaine de «petits plats portés» sont ainsi livrés au cours de quatre tournées par semaine grâce à un camion frigorifique. «Nos équipes ont suivi une formation sur la procédure réglementaire intégrant la santé et l’hygiène mais aussi la relation avec les personnes âgées» souligne Kemal Ozkara.
La cuisine centrale d’un EHPAD du groupe Colisée assure la réalisation des repas que Jules Vallet va chercher pour ensuite les livrer. «C’est une mission dont sont fiers nos facteurs car elle leur apporte un fort sentiment d’utilité. Ils travaillent en proximité avec les clients et contribuent à leur maintien à domicile.» Le facteur beaunois prend le temps d’échanger quelques minutes et regarde, avec leur accord, à l’intérieur du frigo pour vérifier les dates de consommation, les restes et d’une façon plus globale, l’état du logement. «Après chaque livraison, le logiciel du prestataire me pose quelques questions sur ce sujet. Je peux aussi indiquer s’il est nécessaire de prendre contact avec la personne»précise-t-il. Ces nouvelles missions transforment alors peu à peu le métier de facteur, désormais tourné vers davantage de proximité et de services à la personne.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert