À Boulogne-sur-Mer, la première course des Caps

C’est parti. Non pas la course mais son compte à rebours. La première édition de la Course des Caps, présentée ce 12 mai par les organisateurs, réunira douze équipages qui partiront et arriveront au port de Boulogne-sur-Mer entre le 29 juin et le 6 juillet. Le parcours reproduit celui de l’ancienne course Calais Round Britain Race, arrêtée en 2007. Les voiliers de 60 pieds affronteront ainsi quatre mers (mer du Nord, Manche, mer d’Irlande et océan Atlantique), cinq pays, et sept caps. Les difficultés sont légion : courants, vents, tempêtes régulières, trafics maritimes nombreux et variés, passages complexes… De quoi mettre à l’épreuve les candidats.

Plus de 6 000 îles

Près de 20 ans après sa dernière course à la voile, le Boulonnais ne manque pas de légitimité pour reprendre le flambeau. Ville tournée vers la mer et premier port de pêche et plateforme de traitement du poisson en Europe, Boulogne-sur-Mer enverra les prétendants jusqu’au 60^e parallèle Nord pour un parcours de 2 000 miles (soit 3 700 kilomètres). Les chiffres sont impressionnants : les monocoques Imoca sont capables d’atteindre une vitesse de plus de 40 nœuds (75 km/h) avec les 4,5 mètres de tirant d’eau et leurs 60 pieds de long (18,2 mètres), 5,9 mètres de long, et un poids d’environ 8 tonnes. Les impétrants croiseront plus de 6 000 îles.

Deux jours avant le départ, le public pourra goûter, le 27 juin, un échantillon de ces fusées des mers avec des «runs» de vitesse. «Les monocoques sont équipés d'un foil qui leur permet de voler. C’est très impressionnant», explique Domitille Hauwen, de Sea to See, co-organisateur de la course. Les bateaux partiront du ponton du quai des paquebots, long de 336 mètres, et capables d’accueillir près de 1 500 visiteurs. Ce ponton constitue aussi un investissement qui fait le pendant de l’augmentation des capacités du port de plaisance ; lequel doit augmenter le nombre de ses anneaux pour atteindre 1 000.

Moins d’un million d’euros

Sur le quai des paquebots, un village d’animation sera ouvert au public entre le 24 (date d’arrivée des Imoca) et le 6 juillet. Sur deux hectares, 21 stands commerciaux et 15 stands d’animation tiendront la rampe et mobiliseront 150 bénévoles. 2 000 scolaires seront également accueillis durant la période. La mobilisation a déjà commencé chez le premier des partenaires de la course : «Dans les 15 prochains jours, nous allons mobiliser nos collaborateurs pour qu’ils viennent à Boulogne-sur-Mer pour soutenir la voile», indique Nicolas Poughon, directeur de la Banque Populaire Nord. Il ajoute : «Nous avons une histoire particulière avec le monde de la mer ici à Boulogne-sur-Mer avec le Crédit Maritime qui finance l’activité halieutique depuis longtemps». Si la Banque n’aligne pas de bateau dans la course, elle en a déjà aligné dans d’autres courses Imoca.

La course reste cantonnée dans un budget serré : «moins d’un million d’euros», lâche Gwen Chapalain, ancien skipper et salarié de la société de conseil en relations publiques Sea to See, organisatrice de la course. Agglomération et Conseil régional y ont également mis leur écot. «Nous sommes fiers de soutenir la course», a déclaré Laurence Prouvot, conseillère régionale et membre de la commission relations internationales. Elle a rappelé que «La filière nautique représente 320 millions d’euros et plus de 2 000 emplois. C’est ainsi que nous avons vu une centaine d’anneaux supplémentaires au bassin Napoléon». 

Nausicaá n’est pas en reste et officiera comme le QG de la course, et sera le partenaire scientifique des organisateurs. La fenêtre de tir de la course s’inscrit dans de nombreuses autres manifestations : ce sera le bicentenaire de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), et le centenaire du Yacht Club Boulonnais. Puisse la course vivre aussi longtemps.