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À Calais, les clefs d'une reprise-transmission d'entreprise réussie

La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Littoral Hauts-de-France a réuni une dizaine d'experts en cession et en reprise d'entreprise, mardi 14 octobre en son siège calaisien, pour une séance de tables rondes, de témoignages et de rencontres.

Banquier, expert-comptable, chef d'entreprise... une dizaine de témoins ont partagé leur expérience sur le sujet lors d'une table ronde suivie d'un réseautage-express. © Aletheia Press / Arnaud Stoerkler
Banquier, expert-comptable, chef d'entreprise... une dizaine de témoins ont partagé leur expérience sur le sujet lors d'une table ronde suivie d'un réseautage-express. © Aletheia Press / Arnaud Stoerkler

Près de 37 600 entreprises, représentant plus de 135 000 emplois, pourraient changer de main dans les Hauts-de-France d'ici cinq ans, selon la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) régionale. Cela tombe bien : c'est exactement le temps qu'il faut pour préparer au mieux la transmission d'une société, estiment les experts. Une dizaine d'entre eux étaient d'ailleurs rassemblés pour en parler au siège de la CCI du Littoral, à Calais le 14 octobre.

«La clef de la réussite, pour une transmission d'entreprise, repose d'abord sur un solide accompagnement», a introduit Éric Lelieur, vice-président de la CCI Littoral et président du Medef Côte d'Opale. Au-delà des démarches administratives, «c'est aussi et surtout un enjeu humain fort, puisque le cédant doit accepter de tourner la page, en choisissant sans trop tarder quelqu'un qu'il contribuera à mettre en orbite», poursuit Éric Lelieur.

Ce rendez-vous, concocté par la CCI du Littoral en collaboration avec les antennes locales du Medef et du réseau Entreprendre, se voulait inédit. Environ 80 cédants ou repreneurs d'entreprise ont ainsi assisté à une table ronde répondant à toutes les questions qu'ils pouvaient se poser, suivie d'un réseautage express (ou speed-meeting) pour entrer en contact direct avec des banquiers, patrons et experts-comptables.

«Courbe du deuil»

Parmi les témoignages d'invités, celui de Vincent Dubois, fondateur avec son père de DBM Ouverture à Wimille, a particulièrement résonné. Il cédé, en février dernier, son entreprise de menuiserie de moins de 20 salariés à l'un de ses employés. «J'avais à cœur de bien le faire, avec un carnet de commandes plein pour deux ans, du bon personnel et de bons clients», confie-t-il, ému. «Mais je ne me suis pas fait accompagner, et j'ai très mal préparé l'après. La fin d'une activité, c'est à la fois un soulagement et un manque».

À ses côtés, les autres témoins de la table ronde opinent : «Il y a une courbe du deuil à négocier. Même lorsqu'on est bien préparé, il est difficile d'y échapper», confirme Jérôme Lagabe, qui a repris la société Maisons Vasseur à Colembert après 26 ans de salariat dans le BTP. Il a rencontré «une trentaine de chefs d'entreprise» et «cinq banques» avant de faire son choix.

Un choix mûri, comme doit l'être celui d'un cédant. «Penser à transmettre, il faut le faire cinq ans à l'avance», juge Gauthier Lerat, conseiller en gestion de patrimoine au Crédit agricole. «55 ans, c'est la dernière limite pour réaliser un bilan patrimonial», ajoute-t-il. Et la première rencontre avec un repreneur est souvent «déterminante pour la suite», soutient Sylvain Leclerq, à la tête de la société d'investissement Closia. «Le plus important, c'est la transparence et la confiance», résume-t-il.

Pour Aletheia Press, Arnaud Stoerkler