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À Crépy-en-Valois, une jeune libraire redonne vie à un lieu emblématique

Fermée depuis 2021, la librairie de Crépy-en-Valois a rouvert ses portes le 1er avril dernier. Aux commandes : Laura Martin-Rolland, 23 ans, récemment diplômée, qui a su convaincre financeurs, partenaires et habitants de la viabilité de son projet.

D’une surface de 140 m², dont 20 m² de réserve, la librairie se veut généraliste : romans, essais, BD, mangas, jeunesse, guides touristiques… © Librairie du Valois
D’une surface de 140 m², dont 20 m² de réserve, la librairie se veut généraliste : romans, essais, BD, mangas, jeunesse, guides touristiques… © Librairie du Valois

C’est une renaissance que les habitants de Crépy-en-Valois attendaient depuis longtemps. Installée dans les locaux de l’ancienne librairie, véritable institution du centre-ville fermée fin 2021, la nouvelle enseigne baptisée sobrement «Librairie du Valois» a ouvert ses portes début avril. Une bouffée d’oxygène culturelle dans une commune où, comme le rappelle Laura Martin-Rolland, «il fallait faire 25 à 30 minutes de route pour trouver un livre».

Un projet né sur LinkedIn

Originaire du sud de la France, Laura Martin-Rolland s’est installée à Crépy-en-Valois après ses études à Paris. Elle y a suivi un master en édition, avec une alternance chez Gallimard comme cheffe de projet marketing. «Le 1er mai 2024, jour de la fête du travail, je suis tombée sur une publication LinkedIn relayée par l’Association des libraires des Hauts-de-France. Ils cherchaient quelqu'un pour faire revivre la librairie. Je l’ai pris comme un signe», sourit-elle.

Dès l’été, elle se lance dans le montage du projet : devis, business plan avec un expert-comptable spécialisé, recherche de financements. L’opération séduit. Elle obtient un prêt bancaire, un prêt d’honneur à taux zéro du réseau Oise Initiative, ainsi que le soutien de la Drac, du Centre national du livre et bientôt de la Région. «Ces aides m’ont permis de constituer un stock de départ d’environ 10 000 ouvrages, tout rayon confondu», précise-t-elle.

Des travaux lourds, mais locaux

Située en centre-ville, la librairie bénéficie d’un emplacement stratégique, avec parking à proximité et passage régulier grâce au marché. Si la façade et la vitrine ont été rénovées par les propriétaires, Laura a elle-même coordonné la réfection intérieure : électricité, peinture, plafond, mobilier. «J’ai été entourée par des artisans du coin et ma famille m’a aussi aidée : mon père est maçon, ma mère commerçante, ma belle-mère prof de compta. C’était un vrai projet collectif».

D’une surface de 140 m², dont 20 m² de réserve, la librairie se veut généraliste : romans, essais, BD, mangas, jeunesse, guides touristiques… Mais surtout, elle veut redevenir un point d’ancrage culturel. «J’ai aménagé un coin lecture, et chaque jour à 16h, les collégiens viennent s’y installer. C’est trop mignon. On dit que les jeunes ne lisent pas, mais ils sont là». À partir de juin, des séances de dédicaces, des conférences, des soirées thématiques et des clubs de lecture pour ados et adultes viendront rythmer la programmation. «Ce n’est pas qu'un commerce de proximité, je veux vraiment en faire un lieu de rencontres».

L’ambition assumée d’une jeune entrepreneuse

À 23 ans, Laura assume pleinement son choix de se lancer dans l’entrepreneuriat culturel. «Je n’ai pas de prêt immobilier, pas d’enfants à charge, c’était le bon moment pour me lancer. J’ai toujours voulu créer quelque chose, et là, c’était l’alignement des planètes». Elle espère désormais obtenir d’ici deux ans le label LIR (Librairie indépendante de référence) délivré par le Centre national du livre. «Quand j’étais au collège, les tests d’orientation me prédisaient des métiers comme libraire ou éditrice. Je crois que j’ai trouvé ma voie», confie-t-elle, déterminée à inscrire cette nouvelle aventure dans la durée.