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A Lille, Speechi fait entrer l’école dans le monde de l'éducation 2.0

Le fonctionnement de l’école évolue, et cela se ressent dans la manière de transmettre le savoir. Après le tableau noir puis le tableau blanc, place aux écrans interactifs, qui facilitent la transmission des compétences à des élèves et des étudiants familiers de ce type de technologies. Le leader en France sur ce sujet est Speechi, installé à Lille et déjà bien présent à l’international aussi.


Didier Scellier, directeur technique et innovation, et Benjamin Brousse, dirigeant de Speechi.
Didier Scellier, directeur technique et innovation, et Benjamin Brousse, dirigeant de Speechi.

Le tableau blanc dans les salles de classe connaît-il ses dernières heures ? Il est encore trop tôt pour le dire mais il est important de souligner que les écrans interactifs font petit à petit leur entrée dans les établissements scolaires. Et l’entreprise leader en France dans ce domaine est basée à Lille : Speechi. Créée en 2004 par Thierry Klein avec des logiciels pour l'éducation, l'entreprise a opéré un tournant dans les années 2010 sur la commercialisation des premiers écrans interactifs en France, jusqu'alors peu présents à l’époque. En 2021, Thierry Klein cède l’entreprise et ce sont désormais Benjamin Brousse, en tant que dirigeant, et Didier Scellier, à la direction technique et innovation, qui se trouvent à la tête de Speechi.

La principale clientèle de l’entreprise reste le secteur de l’éducation, alors que la France est «encore un marché sous équipé par rapport aux autres marchés européens, même s'il y a eu des politiques d'investissement public importantes ces dernières années pour rattraper un peu ce retard», explique Benjamin Brousse, même si la dynamique d’investissement s’accélère depuis quelques années. Mais la France fait toujours pâle figure face aux marchés allemand et anglais, qui s’approchent des 100% de classes équipés, tandis que la France atteint péniblement 35%. L’écart est grand, certes, mais «il y a la volonté, de l'Education Nationale ou des établissements eux-mêmes», précise Didier Scellier.

Une présence forte dans les pays francophone

L’utilisation de l’écran interactif ne s’arrête pas aux portes des établissements scolaires, puisque des entreprises et des organismes de formation les utilisent, même si les professeurs restent les cibles principales de ce nouvel élément, qui a pour but de faciliter leur travail face aux élèves. L’objectif est «de pouvoir regrouper en un seul espace à la fois ce qu'on projetterait avec un vidéoprojecteur, mais aussi ce qu'on est susceptible d'écrire avec une craie ou un feutre sur un tableau classique. Donc on arrive finalement à retrouver l'intégralité de ce qu'on peut faire en temps normal», souligne Didier Scellier. Il y a donc la possibilité d’écrire sur le tableau, mais également de projeter son cours directement dessus, de travailler sur ces fichiers projetés, de les annoter, et de les partager. 

Didier Scellier présente les avantages de l'écran interactif.

«On peut par exemple faire une capture d’écran d’une partie du cours, changer de page comme sur une tablette pour continuer le cours. L’intégralité du cours est conservée, alors que sur un tableau normal, j’efface 1h de cours en quelques secondes dès que c’est fini», ajoute Benjamin Brousse. Le cours du professeur – ou la présentation du chef d’entreprise – se retrouve directement sur une application présente sur le téléphone ou l’ordinateur et peut être partagé immédiatement en PDF ou en générant un QR Code.

Un quart du chiffre d'affaires à l'international

L’école évolue et la classe 2.0 prend une place toujours plus importante en France, mais encore plus au niveau de la francophonie de manière générale. En effet, les exportations représentent 30% du chiffre d’affaires de Speechi, qui atteint en moyenne 20 millions d’euros.

Des exportations à destination de la Belgique, du Luxembourg et de la Suisse, accompagnées d’un «fort développement sur le continent africain depuis deux ans, qui est en plein développement. C’est un marché avec de fortes perspectives d’avenir», indique le dirigeant. Bien évidemment, qui dit écran interactif dit aussi connexion internet. Et c’est souvent cet aspect qui reste le point faible dans les entreprises et les établissements scolaires, par manque de bande passante ou risques de failles sécuritaires.

En 2024, plus d’une centaine d’établissements scolaires ont été piratés en l’espace d’une semaine, et selon la Cour des comptes. Pour accentuer la sécurité de ses écrans interactifs, Speechi a développé son propre système d’exploitation, qui vient se mettre au-dessus de l’utilisation de Google, ainsi que sa plateforme SaaS qui permet à l’administrateur de déterminer ce que l’on peut télécharger ou non. Il y a des protocoles d’accès et le stockage de la donnée se fait «exclusivement dans le pays où se trouve l’écran», explique Didier Scellier. Ce contre-pied pris face à une concurrence internationale forte doit permettre à Speechi de conforter sa place de leader sur le marché français.