Territoires
À Moyeuvre-Grande, la transition de l'eau entre deux époques
L'ancien barrage de Beth à Moyeuvre-Grande sera l’une des douze étapes des Rencontres locales de l’Eau organisées par la Région Grand Est. L’ouvrage symbolisa durant des décennies l’usage pour retenir l’eau au profit des hauts-fourneaux de Jœuf. Le changement climatique place son cœur dans la grande question de la préservation de l'eau, avec forcément des conséquences tant humaines qu'économiques.

Il existe un lien indissociable entre l’eau et les changements climatiques. Qu’il s’agisse de l’imprévisibilité des précipitations, du rétrécissement des calottes glaciaires, de l’élévation du niveau de la mer, des inondations ou des sécheresses, la plupart des conséquences des changements climatiques sont liées à l’eau. Ils en aggravent à la fois la pénurie et les risques. La qualité de l’eau est également affectée, laissant apparaître de nombreuses formes de pollution. Chaque degré supplémentaire de réchauffement de la planète accroîtrait encore les risques de sécheresse et d’inondation, ainsi que les dommages socio-économiques qui en découlent. La fréquence des épisodes de fortes précipitations augmentera très probablement dans la plupart des régions au cours de ce XXIe siècle, avec davantage d’inondations d’origine pluviale. Dans le même temps, la proportion de terres soumises à une sécheresse extrême à un moment donné devrait également connaître une hausse. Les catastrophes liées à l’eau ont dominé la liste des catastrophes au cours des 50 dernières années et représentent 70 % de tous les décès liés aux catastrophes naturelles. Depuis 2000, les catastrophes liées aux inondations ont augmenté de 134 % par rapport aux deux décennies précédentes.
Eau : enjeu local
C’est dans ce contexte préoccupant, mais pas irréversible, qu’en écho à la journée mondiale de l’environnement du 5 juin, la Région Grand Est organise les Rencontres locales de l’Eau. Douze visites sont prévues sur l’ensemble du périmètre régional pour illustrer comment collectivités, acteurs économiques, associations ou gestionnaires de réseaux contribuent à la préservation des ressources en eau et l’adaptation des territoires aux aléas climatiques. Des temps de découverte et d’échanges autour des travaux engagés pour mieux prévenir les risques liés aux inondations, soit aux sécheresses ou encore sensibiliser les jeunes générations. En Moselle, le rendez-vous de ces Rencontres locales a été fixé le lundi 2 juin à Vitry-sur-Orne. Une matinée au cours de laquelle les participants pourront appréhender l’enjeu environnemental sur le site de l’ancien barrage de Beth à Moyeuvre-Grande. Vestige du passé sidérurgique de la vallée de l’Orne, il fut construit en 1958 afin de répondre aux besoins des hauts-fourneaux des usines de Jœuf. Il a désormais disparu l’an passé pour assurer la continuité écologique de l’Orne et rendre la nature à la nature.
«Environ deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable et près de la moitié de la population mondiale connaît de graves pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année. Les changements climatiques et la croissance démographique devraient exacerber ces chiffres», selon le GEIC et l’Organisation Météorologique Mondiale.