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À Offranville, Rousseau joue la carte de l'autoconsommation

Le 18 juin, l'entreprise, qui a installé neuf ombrières photovoltaïques sur son parking salariés, accueillait un atelier dédié à l'autoconsommation électrique. Retour d'expérience.

Les neuf ombrières photovoltaïques abritent les véhicules des salariés de Rousseau à Offranville. © Aletheia Press / B.Delabre
Les neuf ombrières photovoltaïques abritent les véhicules des salariés de Rousseau à Offranville. © Aletheia Press / B.Delabre

Sécuriser le tarif de son électricité. Après la folle flambée des prix de l'énergie de 2023-2024, nombreux sont les chefs d'entreprises qui cherchent des solutions. Le groupe Rousseau, à Offranville, en expérimente une à travers l'autoconsommation. Neuf ombrières de 20 kW ont été installées sur le parking de l'usine, orienté nord-sud. Équipées d'un traqueur, les ombrières suivent la course du soleil, d'est en ouest, du matin au soir. "C'est un investissement compris entre 250 et 300 millions d'euros, pour une production annuelle de 1,2 mégawatts", détaille Laurent Verdier, directeur général de Rousseau.

Associer RSE et opportunité de marché

Le projet coche toutes les cases. Tout d'abord, il assure un taux d'autoconsommation important de l'ordre plus de 80 %. "Et grâce au traqueur, cette bonne autoconsommation coïncide bien avec nos besoins. Donc ces deux critères font que le ROI (retour sur investissement, ndlr) est aussi bon pour un projet normand". Laurent Verdier parle ainsi d'un retour sur investissement "prudent" à sept ans. Outre la stabilité du coût de l'énergie, la production en euros est estimée de 35 000 à 38 000 euros par an.

Surtout, Rousseau espère capitaliser sur cette expérience. Car son cœur de métier, c'est justement la production d'auvents, principalement pour les fournisseurs d'énergie. Et l'entreprise, qui a auto-conçu ses ombrières (gagnant ainsi un an de retour sur investissement), les a déjà ajoutées à son catalogue. "Nos clients sont aujourd'hui très demandeurs d'auvents pour les infrastructures de recharge de véhicules électriques. Si on y accoquine ce dispositif-là (de panneaux photovoltaïques, avec ou sans traqueur, ndlr), nous devrions séduire notre clientèle."

Stocker l'électricité produite le week-end

En parallèle, Rousseau envisage de poursuivre ses investissements. La question du stockage de l'électricité se pose, afin de conserver ce qui est produit le week-end, pour l'utiliser en semaine. "Si on avait de quoi stocker deux jours de production, cela nous permettrait d'augmenter encore notre taux d'autoconsommation", argumente Laurent Verdier. Un équipement qui nécessite toutefois quelques modifications. Le stockage suppose en effet de disposer d'onduleurs hybrides, qui ne sont pas ceux en place sur le parking de l'entreprise.

"Nous avons aussi un autre projet en autoconsommation. Il n'est pas assez mature pour qu'on communique dessus, mais il pourrait être en autoconsommation collective", sourit Laurent Verdier. Une démarche qui suppose de trouver un accord avec des entreprises voisines.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre