À Saint-Nicolas-d'Aliermont, BM Précision Usinage avance sur ses trois pieds

À Saint-Nicolas-d'Aliermont, BM Précision Usinage cultive un savoir-faire de prêts de 35 ans dans la mécanique de précision. Elle le met à la disposition des industriels de l'aéronautique, de l'optique et de l'outillage médical.

Mickaël Blin a pris les rênes de l'entreprise familiale en 2013. © Aletheia Press, Benoit Delabre
Mickaël Blin a pris les rênes de l'entreprise familiale en 2013. © Aletheia Press, Benoit Delabre

Aéronautique, médical et optique… Voilà le triptyque sur lequel repose l'activité de BM Précision Usinage. Fondée en 1991, l'entreprise familiale de mécanique de précision partage équitablement son chiffre d'affaires entre ces trois débouchés principaux, ce qui lui permet de traverser les tourmentes. Installée depuis 2000 dans un atelier de 900 m² à Saint-Nicolas-d'Aliermont, elle compte 9 ETP et dispose d'une visibilité à trois ans sur son carnet de commandes.

"Ici, on fait de la petite et de la moyenne série avec une précision au centième de millimètre, voire en dessous, présente Mickaël Blin, le dirigeant de l'entreprise. Avec un objectif principal : la satisfaction de nos clients. Nous sommes certifiés ISO 9001 depuis 2011. Et pour répondre aux besoins de nos clients nous suivons les normes ISO 13 485 pour notre activité instruments chirurgicaux et EN 9100 pour l'aéronautique."

"Nous avons besoin d'une diversité de machines"

Pour répondre aux exigences de ses clients, BM Précision Usinage mise sur un parc matériel diversifié. Outre les vieilles machines issues de la riche histoire industrielle horlogère de Saint-Nicolas-d'Aliermont, toujours utilisées à l'occasion, l'atelier intègre ainsi deux tours à décolleter. "Mes parents en avaient acheté un car ils pensaient faire de la grande série pour l'automobile, explique le dirigeant. Mais nous n'avons jamais capté ce marché. En revanche, les tours nous servent pour le médical…"

Pour ce marché, l'entreprise réalise des pièces longues, qui peuvent ensuite être reprises par d'autres tours, voire ensuite par les centres d'usinage numériques 3, 4 ou 5 axes. "Nous avons besoin de cette diversité pour répondre à tous les besoins de nos clients" exprime Mickaël Blin, qui note aussi que désormais "il faut que les pièces soient belles avant même d'être bonnes."

Un travail "en confiance"

Cette dimension commerciale, qui place la satisfaction du client avant tout, toute l'équipe de BM Précision Usinage l'a bien comprise. Les opérateurs travaillent dans une certaine autonomie. "On reste une entreprise familiale dans laquelle on travaille en confiance. Il faut que ce soit gagnant-gagnant", décrit Mickaël Blin. Chaque opérateur est responsable de deux machines, et il fait tout : la programmation, le réglage et l'usinage. "Nous n'avons ni chef d'atelier, ni bureau d'études, ni bureau des méthodes. Mes opérateurs sont des techniciens qui doivent savoir faire un maximum de choses. C'est valorisant", souligne le gérant, qui se félicite du faible turn-over dans l'entreprise.

Cette implication s'accompagne aussi d'un soin particulier accordé à l'outil de travail. "Les opérateurs savent le coût de ces machines. Nous en prenons tous soin." Mais si les "vieux" équipements sont donc toujours opérationnels, l'entreprise sait qu'elle doit poursuivre la modernisation de son parc. "Nous allons acheter une troisième machine 5 axes, que j'aimerais robotisée pour augmenter notre capacité de production", assure Mickaël Blin.

Aéronautique et défense

Tournage, décolletage, fraisage, taillage et bientôt marquage : le parc matériel de BM Précision Usinage est particulièrement diversifié. © Aletheia Press, Benoit Delabre

Un outil qui permettra d'accompagner le développement de l'entreprise. Réalisant une petite part de son chiffre d'affaires dans le nucléaire, elle pourrait bénéficier directement ou non, de l'arrivée de l'EPR à Penly… Mais surtout, Mickaël Blin, fort de sa certification EN 9100 cible le secteur aéronautique ou de la défense. "Nous avons intégré NAE (le cluster des industriels de l'aéronautique et de la défense de Normandie, ndlr) en mars 2024. J'ai déjà participé à plusieurs rencontres. Nous sommes un peu petits pour répondre aux besoins des gros donneurs d'ordre, mais nous pourrions tout à fait travailler pour des sous-traitants de rang 2."

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre