À Saint-Quentin, la ministre Juliette Méadel lance une mission sur le commerce de proximité
Juliette Méadel, ministre déléguée en charge de la ville, a récemment effectué un déplacement à Saint-Quentin pour échanger avec des commerçants locaux mais aussi remettre à Frédérique Macarez, maire de la ville, sa lettre de nomination en tant que rapporteur de la mission nationale commandée sur la question du commerce de proximité.

Le gouvernement lance une mission pour la redynamisation commerciale des centres-villes mais aussi des quartiers placés en Politique de la ville, portée conjointement par Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la ville, et Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l'Économie Sociale et Solidaire.
Et c’est pour remettre à Frédérique Macarez, maire de
la ville de Saint-Quentin mais aussi vice-présidente de
l’association «Villes
de France» sa
lettre de nomination officielle de rapporteur de cette mission, aux
côtés d'Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des
Territoires et de Dominique Schelcher, PDG de Coopérative
U, que Juliette Méadel
a fait le déplacement à Saint-Quentin. Pour
la
ministre chargée de la ville,
le choix de Frédérique
Macarez pour porter la parole des maires de France se justifie par «la
dynamique»
mise en place par les élus de Saint-Quentin pour «faire
revenir du commerce au profit de l’intérêt général».
Un sursaut obligé
Les trois rapporteurs ont jusque fin septembre pour plancher sur le sujet et parvenir à formuler «des propositions assez franches» comme les a qualifiées Frédérique Macarez voire même «radicales» ou «révolutionnaires» pour reprendre les termes employés par Juliette Méadel, afin de «consolider, réimplanter, soutenir le commerce de proximité».

Lors
de la visite officielle, le 28 mai dernier,
la maire de Saint-Quentin a présenté
un constat partagé par bon nombre d’élus : «le
commerce de proximité est un lieu de vie, de rencontre où les
personnes viennent aussi chercher un petit mot gentil… réimplanter
du commerce dans une commune, c’est recréer du lien».
L’élue a dressé un bilan plutôt
alarmant de l’activité
commerciale de ces dernières années : «Sur la période 2018/2020,
on a plutôt vu une réimplantation et ces derniers mois, la
dégradation s’est accélérée avec une situation contrastée pour
laquelle nous n’avons pas toujours les clés de compréhension.
C’est le moment où il faut avoir un sursaut sur ces
questions là».
«Des lieux qui interpellent»
Frédérique Macarez a, lors de cette visite, déjà ébauché quelques pistes de réflexion : «l’accélération très forte de la vente en ligne, ce phénomène n’a aucune raison de ralentir, c’est un élément important qui nous préoccupe fortement», commente-t-elle avant d’aborder plus particulièrement les difficultés du secteur de l’habillement. La fermeture d’enseignes comme Camaïeu ou Jennifer, souvent implantées dans des villes moyennes comme Saint-Quentin, a laissé de nombreux locaux commerciaux vides, «parfois des rues entières», et la maire de Saint-Quentin d’évoquer enfin le cas «des enseignes qui décident d’aller sur le commerce en ligne» à l'image de Bouchara qui a fermé boutique voici trois ans.
Dernier aspect
relevé lors de cette première rencontre : celui du développement du commerce lié à une économie qualifiée
de «souterraine» ,
«des
lieux qui nous interpellent» confie Frédérique Macarez, rappelant au passage «qu’un
maire n’a aucun pouvoir sur la destination d’un commerce».
La question a donc été posée de savoir «comment
les pouvoirs publics peuvent aider les élus locaux à reprendre la
main sur ces sujets là».