Agriculture
Agriculture biologique en Meuse : une alerte du collectif Bio sur l’avenir de la filière dans le département
Entre réformes et soutiens publics, les producteurs bio de Meuse dénoncent des choix politiques menaçant l’agriculture durable. Trois coprésidents du collectif Bio de Meuse tirent la sonnette d’alarme sur les défis majeurs qui pèsent sur l’agriculture biologique dans le département.

D’un côté, le collectif affirme une mission claire : nourrir les populations tout en protégeant l’environnement et la santé des consommateurs. De l’autre côté, il pointe des décisions publiques perçues comme défavorables à l’agriculture biologique, que ce soit sur le plan réglementaire ou budgétaire.
Les trois coprésidents regrettent la récente adoption de la Loi Duplomb, datée du 8 juillet, perçue comme autorisant la réintroduction de l’usage de certains pesticides, dont l’acétamipride. Le collectif estime que cette loi envoie un faux message et ne présente pas d’avantages concrets pour les agriculteurs biologiques, tout en nuisant à l’image de l’agriculture durable. La mobilisation citoyenne autour de la question est évoquée comme un signe politique fort, avec une pétition qui a recueilli des millions de signatures.
Suppression des aides et réorientation budgétaire
Parallèlement, le collectif dénonce la suppression des aides au maintien et la réaffectation du budget de conversion vers l’agriculture conventionnelle. Il met aussi en évidence la disparition du crédit d’impôt dédié aux agriculteurs bio. Selon les producteurs, ces mesures fragilisent les vocations et freinent les projets de conversion.
Le collectif appelle également à une réforme structurelle et propose d’allonger la durée des engagements pour bénéficier des aides à la conversion, passant selon eux de cinq à dix ans, afin d’assurer la viabilité des projets réellement engagés dans une démarche biologique.
L’avenir de l’Agence Bio en question
L’avenir de l’Agence Bio, organisme central du développement et du pilotage de la filière, figure aussi dans la liste des préoccupations. Un amendement au Sénat ayant évoqué sa suppression avait été retiré après pression, mais le collectif considère que sa disparition constituerait un coup dur pour l’ensemble du secteur, notamment pour le financement de projets et l’accès à des données de référence indispensables.
Le collectif pointe aussi du doigt la mise en œuvre partielle de la loi EGALIM, qui vise à imposer au moins 50% de produits durables dans la restauration collective publique, dont 20% de biologiques.
Le collectif rappelle, à cet égard, que le cahier des charges n’est pas un fardeau, au contraire, il garantit la qualité et la transparence puisqu’ils financent eux-mêmes les contrôles. Mais la rémunération ne suit pas l’effort consenti. Le message est clair : l’État est appelé à reconnaître l’impact positif de l’agriculture biologique sur l’environnement et les circuits courts.
Face à ces choix politiques, le collectif Bio de Meuse appelle à un dialogue renforcé entre les pouvoirs publics, les chambres agricoles, les coopératives et les consommateurs.