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Agriculture : les départs en vacances menacés par la colère paysanne

Le gouvernement tente de déminer les colères paysannes qui s'agglomèrent contre la gestion sanitaire de la dermatose bovine, la signature d'un accord commercial entre l'UE et les pays du Mercosur ou la baisse du budget européen de l'agriculture.

Des foyers de contestation émergent, s'opposant aux abattages systématiques des troupeaux de bovins où sont détectés des cas de DNC.© AFP
Des foyers de contestation émergent, s'opposant aux abattages systématiques des troupeaux de bovins où sont détectés des cas de DNC.© AFP

Le gouvernement français tente d'apaiser les colères paysannes contre la gestion sanitaire de la dermatose bovine, la signature d'un accord commercial entre l'UE et les pays du Mercosur ou la baisse du budget européen de l'agriculture, et qui menacent de bloquer les routes des départs en vacances. Sébastien Lecornu doit recevoir les représentants des quatre principales organisations agricoles : les Jeunes Agriculteurs, la FNSEA, la Coordination rurale et la Confédération paysanne.

Depuis plusieurs jours, des foyers de contestation émergent, essentiellement dans le Sud-Ouest, s'opposant aux abattages systématiques des troupeaux de bovins où sont détectés des cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). La fronde, menée principalement par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, est matérialisée par des dépôts de pneus, paille, palettes, fumier et déchets plastiques sur les autoroutes ou devant des bâtiments de l'État, ainsi que par le blocage de routes.

Lire aussi : Dermatose: le gouvernement promet d'accélérer sur la vaccination

Le gouvernement entend juguler la maladie et la crise en vaccinant très rapidement 75% du cheptel dans 95% des fermes, soit 750 000 bovins, pour tenter de parvenir à une immunité collective dès février. L'objectif est ainsi d'éviter d'avoir recours à une vaccination générale qui ferait perdre à la France son statut "indemne d'épidémie" et lui interdirait toute exportation de viande bovine. Jeudi, 400 000 doses de vaccin supplémentaires ont été acheminées des Pays-Bas vers Toulouse.

Mais les calendriers se bousculent et les crises agricoles s'additionnent. Jeudi aussi, quelque 10 000 agriculteurs européens, dont un gros contingent venu du nord de la France en tracteur, essentiellement membres des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, ont manifesté à Bruxelles contre la signature de l'accord entre l'UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay). Négocié depuis plus de 25 ans, ce traité de libre-échange permettrait à l'UE d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux dans ces quatre pays. Dans le sens inverse, il faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains. Ce qui alarme les filières concernées.