Altice France poursuit sa restructuration avec une procédure de sauvegarde accélérée

Le groupe Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, entrera dans les prochains jours en procédure de sauvegarde accélérée, nouvelle étape de restructuration de sa colossale dette, tandis que la presse se...

Le groupe Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, entrera dans les prochains jours en procédure de sauvegarde accélérée © ERIC PIERMONT
Le groupe Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, entrera dans les prochains jours en procédure de sauvegarde accélérée © ERIC PIERMONT

Le groupe Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, entrera dans les prochains jours en procédure de sauvegarde accélérée, nouvelle étape de restructuration de sa colossale dette, tandis que la presse se fait l'écho d'une possible cession de SFR.

Le groupe de télécommunications, propriété du milliardaire Patrick Drahi, devrait achever le processus de réduction de sa dette en passant devant le tribunal de commerce, a indiqué mercredi une source proche du dossier à l'AFP, confirmant une information de BFM Business.

"Comme nous l’avons annoncé fin février, pour entériner l’accord sur la dette, nous devons mettre en place un processus juridico-administratif, dont la sauvegarde accélérée devant le tribunal de commerce de Paris fait partie", a précisé cette source. 

La procédure, classique dans le cadre d'un processus sur la restructuration de dette d'une entreprise, devrait permettre de finaliser l'accord conclu avec les créanciers d'ici fin septembre à début octobre. 

Rumeur de cession

Après avoir annoncé en début d'année un accord avec ses principaux créanciers, le groupe est parvenu à rassembler plus de 90% des propriétaires de sa dette autour d'une importante réduction de celle-ci. 

Son montant, qui atteignait près de 24 milliards d'euros au troisième trimestre 2024, planait sur l'avenir du groupe.

Mais après un long bras de fer avec ses créanciers, l'entreprise est parvenue fin février à un accord pour réduire sa dette de 8,6 milliards d'euros.

En contrepartie, Altice France devrait céder 45% de son capital à ses créanciers, et prévoit notamment un versement de 1,6 milliard d'euros en cash.

De quoi faire réduire le montant de sa dette à 15,5 milliards d'euros. Voire, à terme, à 13 milliards d'euros, grâce à la "vente d'actifs non stratégiques", a indiqué Altice en début d'année. 

Si le groupe n'a pas donné davantage de détails sur les entités concernées, la presse se fait l'écho depuis plusieurs jours de l'ouverture de discussions en vue d'une potentielle cession de SFR. 

Selon Bloomberg, Altice France envisage une vente de l'opérateur valorisé à 30 milliards d'euros. 

Une potentielle cession inédite depuis l'entrée de Free sur le marché des télécoms en 2012, et qui aboutirait à la reconfiguration du marché français. 

Un tel processus devrait néanmoins se conformer aux règles de concurrence, si la cession hypothétique intervenait entre des groupes français. 

Relance commerciale

En parallèle, le groupe dit rester "concentré sur l'implémentation de l’accord sur la dette", ainsi que sur "la poursuite de la relance commerciale de SFR et de l’amélioration de la qualité de service, deux indicateurs déjà bien engagés comme en témoignent les résultats du premier trimestre.

Après plusieurs trimestres consécutifs de perte d'abonnés, le groupe avait indiqué mi-avril, lors de la publication de ses résultats annuels, avoir enregistré un rebond du nombre de ses abonnés au premier trimestre, avec un nombre de clients particuliers abonnés mobile en progression de 17.000 sur cette période.

Il dévoilera ses résultats financiers du 1er trimestre le 27 mai. 

Le groupe, qui n'est plus coté en Bourse depuis 2021, connaît depuis plusieurs années des difficultés, notamment liées au poids de sa dette et au scandale de corruption impliquant l'ancien dirigeant de sa filiale portugaise et co-fondateur du groupe.

Altice France a déjà entamé une cure d'amaigrissement depuis un an pour alléger le fardeau de sa dette.

Il a ainsi cédé son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ses centres de données et ses parts de La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe Altice à l'étranger procédaient également à des cessions.

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