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Apple, Google... l'UE traque les failles anti-arnaques des plateformes

Les géants de la tech en font-ils assez pour protéger leurs utilisateurs contre les arnaques financières en ligne ? C'est ce que veut vérifier l'Union européenne, au risque de s'attirer de nouveau les foudres de Donald Trump, qui fustige l'interventionnisme de Bruxelles dans le secteur du numérique.


L'UE traque les failles anti-arnaques des plateformes © Nicolas Tucat
L'UE traque les failles anti-arnaques des plateformes © Nicolas Tucat

La Commission européenne a annoncé mardi 23 septembre avoir envoyé des demandes d'information à Apple, Google et Microsoft, ainsi qu'à la plateforme de réservation d'hôtels Booking, dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA), pour savoir comment ils s'assurent que leurs services ne sont pas détournés par des fraudeurs. Dans le détail, la demande de Bruxelles concerne la boutique d'applications d'Apple (App Store), celle de Google (Google Play), le moteur de recherche de Microsoft (Bing), et Booking.

Parmi les activités criminelles ciblées, la Commission évoque la création d'applications trompeuses, qui se font passer pour des applications bancaires officielles, ou l'utilisation de moteurs de recherche pour diffuser des liens ou des publicités pour des sites frauduleux.

Arsenal juridique

Cette démarche, qui n'en est pas encore au stade d'une enquête formelle, s'appuie sur le vaste arsenal juridique dont l'Europe dispose pour réguler la tech avec le DSA et le règlement sur les marchés numériques (DMA). Désinformation, haine en ligne, contrefaçons ou produits dangereux, le DSA vise à protéger les utilisateurs européens en imposant aux plateformes des obligations. Les manquements à ces règles peuvent leur valoir des amendes pesant jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial. Bruxelles a déjà lancé de multiples enquêtes dans le cadre du DSA, ciblant en particulier les plateformes de Meta, Facebook et Instagram, mais aussi TikTok et X, ou encore le site chinois AliExpress.

Mais cet interventionnisme de l'UE dans un secteur dont les champions sont souvent américains lui a valu les foudres de Donald Trump, qui a menacé de représailles les pays ou organisations régulant le secteur de la tech. Le président américain s'est ainsi insurgé contre l'amende géante (près de 3 milliards d'euros) infligée début septembre par la Commission européenne à Google, pour abus de sa position dominante dans la publicité en ligne. Malgré ces menaces, l'UE a assuré qu'elle mènerait à bien ses enquêtes. 

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