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Après 8,6 millions d’euros de travaux, la mairie du Touquet retrouve tout son éclat

Le 27 juin, la population et les élus du Touquet ont inauguré la mairie et son beffroi, restaurés à l’identique. Un chantier monumental de près de 8,6 millions d’euros pour redonner tout son lustre à cet édifice emblématique, en présence de Brigitte Macron.

Une plaque en mémoire du sauveur du beffroi en 1944 a été dévoilée en présence de la famille. © Aletheia Press / Daniel Boulogne
Une plaque en mémoire du sauveur du beffroi en 1944 a été dévoilée en présence de la famille. © Aletheia Press / Daniel Boulogne

Ce 27 juin, le boulevard Daloz est en effervescence. À quelques heures de l’inauguration, les équipes municipales s’affairent aux derniers préparatifs. La mairie, plus animée que jamais, s’apprête à accueillir les habitants du Touquet, impatients de redécouvrir leur hôtel de ville restauré de fond en comble, 94 ans jour pour jour après son inauguration en 1931.

Peu à peu, le public investit les lieux, attiré autant par la beauté retrouvée du bâtiment que par le prestige de la cérémonie. Celle-ci se tient sous le haut patronage du Président de la République, représenté par son épouse Brigitte Macron, avec la présence de Françoise Gatel, ministre déléguée en charge de la Ruralité.

L’émotion est palpable pour Daniel Fasquelle, maire du Touquet, entouré des élus locaux. Premier geste symbolique : une plaque est dévoilée en hommage à Lucien Ougen, qui sauva le beffroi d’une destruction programmée par les nazis en 1944. Un hommage fort pour une figure discrète de la mémoire locale.

Une architecture aux influences multiples

L’histoire du Touquet est étroitement liée à celle des communes du littoral. Longtemps rattachée à Cucq, la station balnéaire prend son envol à partir du 16 juin 1901, date de sa création officielle. Il faudra attendre 1928 pour voir débuter la construction de l’hôtel de ville, achevée avec deux ans d’avance en 1931. «C’était une œuvre ambitieuse, mêlant les styles normand, flamand et britannique, avec un intérieur très art déco», souligne Daniel Fasquelle.

Mais au matin de 2010, le maire découvre des débris sur le sol : la façade s’effrite. Les premiers diagnostics sont sans appel : le bâtiment est très abimé. Une procédure de classement au titre des Monuments historiques est lancée pour l’hôtel de ville et son beffroi de 38 mètres, aboutissant en 2014.

Une restauration ambitieuse et collective

Soutenue par la Drac et les Architectes des Bâtiments de France, une série d’études révèle en 2015 l’ampleur des dégradations. «La stabilité même du bâtiment était en jeu», se souvient le maire. Huit tranches de travaux sont alors planifiées sur plusieurs années, pour un montant total de 8,6 millions d’euros. «Plus de la moitié de cette somme est financée par l’État, la Région et le Département», poursuit Daniel Fasquelle. Le reste est porté par la Ville et la Fondation du Patrimoine, qui a mobilisé une centaine de mécènes privés.

Les travaux démarrent fin 2020 et s’achèvent en 2024, avec un an d’avance. Le résultat est spectaculaire : la bâtisse a retrouvé sa teinte d’origine, grâce à un minutieux travail de maçonnerie et de restauration.

Un chantier hors norme

Les chiffres donnent le vertige : 900 m² de couverture, 900 vitraux créés par le maître-verrier Luc-Benoît Brouard (Ronchin), 150 000 briques nettoyées à l’identique avec de la pierre de Baincthun, 130 000 heures de travail, réparties entre entreprises spécialisées et 150 compagnons du devoir mobilisés pour ce projet.

Tout au long du week-end, les habitants ont visité leur mairie restaurée, redécouvrant un patrimoine précieux et vivant. «Ce bâtiment est plus qu’un lieu administratif, c’est un symbole d’un territoire d’exception et d’audace», a salué la ministre de la Ruralité.