ArcelorMittal : les élus interpellent le Premier ministre

En date du 7 mai, le courrier co-signé par les 23 maires à l’attention du Premier ministre témoignent du désarroi face à la décision récente d’ArcelorMittal, véritable choc pour le territoire :

« (...) Nous souhaitons, par la présente, vous faire part de notre profonde inquiétude à la suite des annonces du groupe ArcelorMittal lors de son Comité d’Entreprise du 30 avril, concernant la suppression de 636 emplois à l’échelle nationale, dont 113 sur notre territoire. Ces annonces réveillent de douloureux souvenirs. Même si nous avons tourné la page de la mono-industrie qui a marqué notre région durant des décennies, nous rappelons qu’avec près de 2 300 salariés, ArcelorMittal reste le premier employeur de notre territoire avec ses usines situés à Hayange, Serémange-Erzange, Uckange, Yutz et surtout Florange qui accueille aussi le siège administratif du groupe.»

Les élus poursuivent avec des questions concrètes :

«Au-delà des emplois aujourd’hui supprimés, c’est l’avenir de toute une filière – pourtant indispensable à la souveraineté industrielle de la France et de l’Europe – qui suscite notre inquiétude. Trois interrogations majeures se posent quant à la stratégie industrielle d’ArcelorMittal : où sont les projets d’investissements dans l’outil de production ? Quelles sont les perspectives concrètes pour le processus de décarbonation – projet d’envergure soutenu par des aides publiques considérables ? Quelles garanties pouvons-nous obtenir quant à la mise en œuvre effective de ces engagements ? 
Face à cette situation, l’État et l’Union européenne doivent absolument garantir la pérennité de la production sidérurgique. Nous saluons l’annonce faite par la Commission européenne le 19 mars visant à réduire de 15 % les importations d’acier : toutefois, nous nous interrogeons sur leur efficacité dans un contexte difficile suite aux annonces américaines sur les droits de douane et aux excédents de production chinois qui déstabilisent le marché mondial de l’acier."

Les élus, de conclure :

"Le 1^er janvier 2026, nous deux collectivités vont fusionner et ne former qu’une seule Communauté d’agglomération : Thionville Fensch Agglomération. Forts des réalités de notre territoire et des enjeux futurs, nous sommes convaincus que la sidérurgie y a toute sa place pour rester un puissant vecteur de développement économique (…)."