Arnal mise sur le chariot 100% électrique, une première en France !
Le 1er octobre à Gonfreville-l'Orcher, Arnal, spécialiste du dépôt de conteneurs, faisait une démonstration de ses deux nouveaux chariots 100% électriques. Les premiers en France.

Et de deux ! Le site Gonfrevillais d'Arnal, spécialiste du dépôt de conteneurs, compte désormais deux chariots-conteneurs vides 100% électriques qui étaient en démonstration ce 1er octobre. «Ce sont les premiers en France», relève Denis Cart-Lamy, directeur achat et directeur commercial d'Armal. Le premier engin, du constructeur finlandais Kalmar, est arrivé en 2024. Le second, de la marque italienne CVS Ferrari, a été livré cette année.
Ce choix vient s'inscrire dans la politique RSE de l'entreprise. En prenant comme référence l'année 2023, «notre ambition est de diminuer de 25% nos émissions de dioxyde de carbone à l'horizon 2030», explique Charlotte Bessette, responsable RSE au sein d'Arnal. Et le premier levier d'action pour l'entreprise, qui compte 17 sites de dépôt en France, réside, bien entendu, dans la diminution de la consommation de carburants issus du pétrole. L'utilisation de GNR a été un premier pas.
Un défi technique à relever
Mais, grâce à des avancées techniques récentes, l'électrification complète des chariots est apparue comme une solution à tester. «Avec le sujet du climat, s'est posé un véritable défi pour les constructeurs qui se sont penché sur la propulsion électrique de machines lourdes, confirme Hervé Helluin, responsable agence chez Kalmar. Il faut une autonomie suffisante, sans que les batteries soient trop volumineuses, car cela nuirait à la visibilité du conducteur.»
Un problème d'autant plus prégnant que «les besoins en énergie augmentent de façon exponentielle, quand on porte des charges lourdes» souligne Frantz Marty, responsable commercial France et Afrique francophone chez CVS Ferrari. Autre impératif, la batterie doit supporter une large plage de température selon son environnement.
Plusieurs solutions pour répondre à ces difficultés ont été développées. «En un quart d'heure de recharge, notre batterie lithium-ion récupère 25 à 30% de sa capacité. C'est le temps d'une pause», note Hervé Helluin. De son côté, CVS Ferrari a mis au point des systèmes pour récupérer l'énergie, notamment au niveau du mat. «Jusqu'à 40% de l'énergie totale nécessaire au fonctionnement de l'engin sont récupérés et recyclés» chiffre Frantz Marty.
Des performances identiques
Les deux constructeurs annoncent des performances a minima identiques aux modèles classiques. Une affirmation confirmée par les caristes d'Arnal. «Je ne vois aucune différence dans la conduite», résume Pascal, cariste depuis 40 ans. Pour sa part, Alexandre, dans la profession depuis sept ans, précise : «le matériel est moins bruyant, c'est moins de fatigue à la fin d'une journée de travail».
Ces deux chariots-conteneurs vides 100% électriques n'ont pas oublié le volet sécurité. «Tous les engins neufs qui arrivent chez nous doivent être munis d'arceaux de protection comme sur ces deux machines» souligne Denis Cart-Lamy. Par ailleurs, de nombreux équipements préviennent le conducteur en cas de danger ou interviennent en cas de risque. Si l'expérimentation fonctionne, dans cinq ans, «nous voulons avoir onze chariots électriques en service», ajoute Charlotte Bessette. En attendant les deux premières machines s'activent sur le site de Gonfreville-l'Orcher qui peut accueillir jusqu'à 21 000 containers.
Changer sa conduite
Pour améliorer son bilan carbone, Arnal a fait, en 2023, un enregistrement et une analyse de l'utilisation de ses chariots. Une synthèse qui a été utilisé pour choisir des porte containers électrique adaptés mais pas seulement… «Sur tout notre parc, nous avons comptabilisé 6 000 heures durant lesquelles les chariots étaient en route mais à l'arrêt, ce qui génère une consommation de carburant et une pollution inutiles», met en avant Charlotte Bessette. En travaillant sur les pratiques de conduite, ce chiffre devrait avoir diminué de 30% à la fin de l'année. L'objectif est une diminution de 50% à l'horizon 2030.