Automobile: la start-up pionnière de l'électrification des Twingo placée en liquidation

La start-up normande Lormauto, qui récupérait de vieilles Renault Twingo pour les faire passer à l'électrique, a été placée mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de Caen...

Voitures Renault Twingo à Chambley-Bussières (Meurthe-et-Moselle) en août 2023 © SEBASTIEN BOZON
Voitures Renault Twingo à Chambley-Bussières (Meurthe-et-Moselle) en août 2023 © SEBASTIEN BOZON

La start-up normande Lormauto, qui récupérait de vieilles Renault Twingo pour les faire passer à l'électrique, a été placée mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de Caen, a annoncé un de ses cofondateurs.

"On a fait sur fonds privés tout ce qu'il fallait pour arriver à l'industrialisation, on a livré les premiers clients", a indiqué Sébastien Rolo à l'AFP.

Fondée en 2020, la start-up Lormauto rachetait des Renault Twingo d'occasion pour y implanter un moteur et des batteries électriques.

La conversion des véhicules pour passer à l'électrique a l'avantage d'éviter les pollutions liées à la fabrication d'un véhicule neuf. Mais la pratique reste chère, réservée pour l'instant à des voitures de collection.

Electrifiée dans une usine et dotée d'une autonomie de 100 km, la Twingo devait être vendue 20.000 euros, entretien compris, avec une option de rachat par l'entreprise au bout de quelques années.

Lormauto avait livré un premier véhicule début 2024 à la région Normandie et comptait 900 acheteurs intéressés, selon M. Rolo.

Pour lancer la production à un rythme industriel, la société attendait le versement de la deuxième tranche d'une subvention de l'Etat, dans le cadre du dispositif France 2030, a souligné Sébastien Rolo. Quatre investisseurs privés étaient prêts à s'engager, selon lui.

La société basée à Argences (Calvados), à l'est de Caen, comptait 7 salariés.

M. Rolo a notamment mis en cause Bpifrance qui  "n'a pas voulu déroger aux règles" pour accorder à Lormauto une deuxième tranche de subventions de 1,9 millions d'euros. 

"Ils pensaient qu'on n'y arriverait pas, c'est l'idée même du rétrofit qui gêne", a-t-il souligné.

La Bpifrance a répondu mercredi que cette deuxième tranche restait bien soumise à la condition d'une levée de fonds auprès d'investisseurs privés.

"Bpifrance croit au rétrofit et a accompagné Lormauto depuis sa création, en finançant significativement l’entreprise", a souligné une porte-parole. 

Bpifrance avait cependant renoncé à investir directement dans la société après avoir interrogé le Fonds Automobile (FAA), abondé par Stellantis, Renault et l'Etat. 

"Le positionnement de la solution Lormauto, notamment en termes de prix, ne lui a pas permis de se développer comme envisagé", avait conclu le FAA, mettant en cause les perspectives annoncées par les dirigeants de Lormauto, selon Bpifrance.

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