Baromètre de l’IA dans les Hauts-de-France : la région démontre sa maturité au niveau national

L’intelligence artificielle prend place partout depuis quelques années, et les entreprises ne font pas exception, même si son instauration prend du temps, et que les sociétés cherchent à comprendre et à savoir comment l’utiliser au mieux pour maximiser les profits sans perdre trop de sens ni de salariés. Pour se rendre compte de son utilisation au sein des entreprises, la Cité de l’IA a réalisé son premier baromètre de l’intelligence artificielle dans les Hauts-de-France.

Il était important pour la Cité de l’IA et pour le Medef d’avoir une vision d’ensemble sur un sujet désormais ultra concurrentiel et qui pose des questions éthiques et souveraines, comme l’a souligné Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole : «C’est un enjeu à la fois pour la région, mais aussi pour la France.» Ce baromètre a donc pour but d’avoir une vision d’ensemble et de «permettre à la Cité de l’IA d’orienter son action et sa gouvernance pour impulser les politiques d’adoption», précise Manuel Davy, président de la Cité de l’IA.

Des entreprises matures et ouvertes au changement

L’un des points importants souligné par ce baromètre est celui de la maturité des entreprises des Hauts-de-France sur le sujet. En effet, selon les chiffres du baromètre, la moyenne nationale de l’adoption et d'appropriation de l’IA dans les entreprises est de 30 %, tandis que dans les Hauts-de-France, elle atteint 48 %. De plus, la création de valeur est bien plus forte dans la région que dans le reste de la France. Les actions réalisées sont plus basiques en moyenne ailleurs en France, à l’inverse des Hauts-de-France, où, grâce à une formation plus poussée, l’utilisation de l’intelligence artificielle est bien plus présente. Une formation que souhaite accentuer la Cité de l’IA, notamment concernant l’acculturation, que ce soit dans les écoles ou les universités.

Actuellement, 75 % des entreprises des Hauts-de-France proposent des formations à leurs salariés. Au sein de ces 75 %, ce sont 35 % qui sont dédiés à des formations d’acculturation et de sensibilisation, 24 % se concentrent sur les usages et les risques de l’intelligence artificielle et 16 % sur la technique et l’intégration de solutions IA. Ce qui empêche le reste des entreprises d’intégrer l’IA dans leur fonctionnement reste le manque de compétence en interne, qui va tendre à se réduire de par les formations ainsi qu’un manque de données disponibles.

12 % citent tout de même une résistance au changement dans leur organigramme, notamment causé par la peur de perdre son emploi. Manuel Davy rassure en expliquant qu’avec l’IA, «il y a 12 % de création d’emplois et 5 % de destruction d’emploi», le plus souvent ces derniers évoluent. De plus, selon le baromètre, 30 % des entreprises ont recruté au moins un employé spécialisé dans l’intelligence artificielle. «Il y a donc un espoir de développement», précise Yann Orpin, alors que les budgets consacrés à l’intelligence artificielle dans les sociétés augmentent petit à petit. Afin de suivre l’évolution de l’utilisation de l’IA au sein des entreprises, la Cité de l’IA envisage de réaliser un baromètre par an minimum.