Batka, le dénicheur de talents
Le groupe marcquois a suivi une trajectoire fulgurante depuis sa création en 2004. Aujourd’hui, «le bras droit RH» des entreprises poursuit une croissance exponentielle, continue de créer des filiales - 11 actuellement - et d’accroître son effectif, de 160 collaborateurs actuellement. Si elle affiche un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros, la société nordiste ne compte pas s’arrêter là. Rencontre avec son dirigeant, Antoine Perruchot.
Le
monde du travail a profondément changé au cours des vingt dernières
années. Face à cette métamorphose, les entreprises ont dû
s’adapter et les RH n’ont jamais été aussi capitales. Ainsi,
Batka s’est imposé comme le cabinet de recrutement leader en
Hauts-de-France et figure dans le top 5 à l’échelle nationale.
«J’ai toujours aimé l’évaluation et les ressources
humaines. J’hésitais même avant de lancer un cabinet de
recrutement à créer un site de rencontres avant même que Meetic
existe ! Car j’ai toujours adoré mettre les gens en
relation ; ça marche pour les couples comme pour les
entreprises avec les candidats», relate Antoine Perruchot. Il fonde Keyman en janvier 2004 avec son premier
associé, Rémi Dherbecourt. Son frère, Manuel Perruchot, rejoint lui
l’aventure l'année suivante. Ensemble, ils vont créer leur deuxième
société, Keylink. Vingt ans plus tard, le groupe possède onze
entreprises, soit 160 personnes dont 40 associés. «Nous
avons grandi quasiment uniquement par croissance organique et non par
croissance externe», précise-t-il.
Expertise propre
à chaque filiale
Dans un contexte où les entreprises sont très chahutées, n’ont plus forcément de vision de long terme de leur business, l’adaptation des RH devient primordiale, et notamment l’adaptation des hommes à changer de cap, à tenir la route. «Cela nécessite d’avoir des RH hyper formées, adaptées, bien managées et avec des collaborateurs qui recherchent du sens, de la rémunération et de la souplesse».
Ainsi, chaque filiale du groupe est dotée
d’une expertise pointue. Keyman est spécialisée dans le
recrutement de cadres de haut niveau grâce à son équipe de
«chasseurs de tête». Keywe fait du
management de transition pour les entreprises qui, de plus en
plus, vont chercher des profils bien dimensionnés, experts pour des
missions à durée déterminé (6/12/18 mois). QuinteSence, elle, s’occupe de la performance individuelle des managers sur le long
terme grâce à du coaching individuel. KeyTech recrute des profils
freelance en IT ; Jalan accompagne la transformation des
entreprises par le développement des compétences, KeyEngage
travaille sur la marque employeur des entreprises ; Kohérence
fait du conseil RH à temps partagé, à la carte ou un jour par
semaine par exemple ; Keylink recrute des profils
intermédiaires, à savoir les premiers niveaux d’expertise.
«Il
existe des passerelles entre nos filiales, qui sont très
complémentaires. Notre but premier est
de faciliter le rôle des RH en entreprise car on est convaincus que ces dernières sont les vrais bras droit des dirigeants et les
vrais clés de succès des entreprises». Enfin, Inko, le
«dernier bébé» fait du RPO (Recruitment process outsourcing), un service à
destination des entreprises qui vont avoir besoin de recruter très
fortement pour le semestre suivant, et ce pour
diverses raisons (création d’une usine,
développement d’une nouvelle activité…).
Un
modèle inédit
Ce
modèle de structuration inédit a été longuement réfléchi :
«Je me suis inspiré des meilleures pratiques des
entreprises, dont les Mulliez. Typiquement,
chaque société ne fait qu’un métier donc creuse un sillon ultra
profond. C’est notre marque de fabrique. Alors que la tentation
dans des métiers comme les nôtres est de faire plein de choses - du coaching le matin, de la formation le midi et du recrutement
l’après-midi...», confie l’entrepreneur nordiste.
Portefeuille de 1
000 clients
Fort de son maillage stratégique en France, le groupe - qui réalise + 10% à 15% de croissance -, a lancé Batka international il y a cinq ans pour assurer le recrutement de profils français pour des clients belges. Dans son portefeuille de 1 000 clients, on retrouve à la fois des start-ups, PME, ETI et grands comptes issus de divers secteurs (retail, industrie, prêt-à-porter...). Batka travaille pour quasiment tous les grands groupes régionaux, à l’image de Bonduelle, Auchan, Lesaffre, Roquette et Decathlon. Après Lille, Paris, Lyon et Nantes, le groupe ouvre un cinquième bureau à Strasbourg cet été.
En 2025, la roadmap est
claire : «Faire en sorte que nos jeunes pousses
prennent leur envol, à savoir Inko, keyengage et une troisième
qui sera lancée en 2025».
Les défis de la Génération Z
L’arrivée de la nouvelle génération sur le marché du travail bouleverse les codes. Antoine Perruchot nous livre son regard sur le sujet. «C’est une génération qui a eu la chance d’avoir un marché du travail très favorable mais qui par conséquent a rendu certains de ses jeunes un petit peu arrogants avec une culture de l’effort et de l’adaptation perfectibles. Avec la conjoncture actuelle, les dirigeants doivent s’adapter sur certains sujets. En revanche, ils ne doivent pas céder à toutes les exigences. L’entreprise doit conserver son ADN, sa colonne vertébrale, sa culture d’entreprise et ses valeurs. Faire l'inverse ne serait pas leur rendre service».
Le rapport de force collaborateurs-entreprises s’est progressivement inversé : «Il a évolué plutôt à l’avantage des collaborateurs alors qu’il était à l’avantage des entreprises il y a 20 ans, ce qui fait que les dirigeants doivent démultiplier leurs efforts pour conserver leurs talents, les former, les animer tout en donnant du sens aux missions. Cela oblige les entreprises à être meilleures sur leur marque employeur».