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Fiboo à

Blaringhem : avec Fiboo, Baudelet lance le premier site mondial d’isolant en bambou

L'entité du Groupe Baudelet, spécialisée dans la fabrication de matériaux en fibre naturelle de bambou, a ouvert sa première unité de production sur l'ancienne friche industrielle de la cristallerie d’Arc. Reportage.


Pierre Vion, co-fondateur et président de Fiboo, et Caroline Poissonnier, co-dirigeante du groupe Baudelet.
Pierre Vion, co-fondateur et président de Fiboo, et Caroline Poissonnier, co-dirigeante du groupe Baudelet.

Après sept ans de recherche et développement, Fiboo, entreprise pionnière du bambou dans le secteur du bâtiment, franchit une nouvelle étape de son développement avec l’ouverture de son premier site de production, une usine unique au monde. Située au cœur de Valo-Parc à Blaringhem -ancienne friche industrielle de la cristallerie d’Arc International rachetée par le groupe Baudelet (actionnaire majoritaire de Fiboo à 78%) en 2021, elle dispose d’une capacité de production de 100 000 m3 par an.

Un investissement de 15 millions d’euros

Fiboo a bénéficié d’un investissement de 15 millions d’euros (3 millions d’euros dédiés aux bâtiments et 12 millions d’euros au process), financé exclusivement par le groupe Baudelet. Des subventions lui ont également été accordées par la Région Hauts-de-France et Cœur de Flandre Agglo pour lancer la commercialisation d’une «innovation mondiale», précise Pierre Vion, co-fondateur et président de Fiboo. 

«Il était nécessaire d’avoir un impact majeur dans la transition écologique du bâtiment en utilisant une matière première spécifique, un végétal qui puisse répondre en volume et en technicité aux usages du quotidien. Après avoir étudié plusieurs matières renouvelables ou recyclées durant une quinzaine d’années, je me suis posé la question suivante : 'nous manquons de ressources pour subvenir à nos besoins. Quel végétal peut proposer une ressource renouvelable et illimitée ?'. Avec des caractéristiques techniques proches du bois mais avec une croissance très rapide, le bambou s’avère être le meilleur végétal pouvant répondre aux besoins du quotidien et à la demande de matériaux. Il ouvre la voie à une nouvelle filière qui répondra en volume aux besoins du marché du bâtiment et de la construction, actuellement en pleine mutation dans le neuf comme dans la rénovation».

«Ce site illustre l’ambition de la branche énergie du Groupe Baudelet : faire de la sobriété énergétique et de l’innovation, des leviers concrets de la transition énergétique » (Caroline et Jean-Baptiste Poissonnier, co-dirigeants de Baudelet)

Afin de limiter son impact environnemental et «ne pas consommer de foncier agricole», pour reprendre les mots de l’entrepreneur, Fiboo a privilégié la rénovation à la construction en développant son site sur deux bâtiments déjà existants. Le premier, d’une surface de 6 500 m2, est consacré à la production avec une première ligne entièrement automatisée; à ce jour 2 500 m2 ont été rénovés, le reste sera conservé pour le développement de deux lignes de production supplémentaires. Quant au second bâtiment de 4 000 m2, il est dédié au stockage de la matière première et des produits finis.

L’usine revendique également la neutralité carbone en s’appuyant sur des procédés innovants : process 100% électrique, récupération de la chaleur, zéro émission de poussière dans l’air et aucune nuisance acoustique. Le bâtiment de stockage est quant à lui entouré par un bardage de 1 200 palettes recyclées, précédemment stockées par Baudelet.

Pour construire sa première usine, Fiboo a bénéficié d’un investissement de 15 millions d’euros (3 millions d’euros dédiés aux bâtiments et 12 millions d’euros au process) financé exclusivement par le Groupe Baudelet et les trois associés de la société.

450 hectares de culture de bambou

Si l’entreprise nordiste se fournit aujourd’hui auprès de partenaires italiens, elle vise l’autonomie complète de sa production d’ici quatre ans, en partenariat avec les agriculteurs du territoire. Près de 450 hectares de culture de bambou sont ainsi prévus dans les Hauts-de-France. «Notre objectif est de limiter au maximum le transport et l’impact carbone», poursuit Pierre Vion. «Une expérimentation est actuellement en cours sur 10 hectares, à proximité de l’usine, et nous recherchons des agriculteurs pour développer leur propre plantation. C’est pour eux une véritable opportunité de diversification, l’assurance de revenus stables sur au moins 15 ans».

De la culture jusqu'à la fabrication et au recyclage de panneaux d’isolants en fibre naturelle de bambou, Fiboo maîtrisera donc l’ensemble de la chaîne de valeurs. Avec en ligne de mire, une croissance rapide. «Nous allons lancer la production de cette première usine avec l’objectif de déployer d’autres sites de production sur la France en nous appuyant sur une commercialisation via les distributeurs spécialisés. D’ici trois ans, l’objectif est d’atteindre 10 millions d’euros de chiffre d’affaires pour une trentaine de salariés d’ici trois ans».

Premier site de production au monde d’isolant en fibre naturelle de bambou, l’usine de Blaringhem dispose d’une capacité de production de 100 000 m3 par an.