Boulay-Moselle parie sur le covoiturage

En 2024, plus de 20 millions de Français avaient déjà essayé le covoiturage au moins une fois. Chaque mois, des milliers de nouveaux trajets sont partagés et permettent de réduire les coûts, de désengorger les routes, de diminuer le bilan carbone des déplacements. Voilà donc une solution économique, écologique et pratique. Dans certains territoires, notamment les zones périurbaines, il s’est imposé comme un moyen utile là où les services de transport public sont parfois limités. Des campagnes de sensibilisation menées par des collectivités locales mettent en lumière les avantages du covoiturage, que cela soit pour les trajets quotidiens ou les déplacements longue distance. Le succès du covoiturage en France repose en grande partie sur l’émergence et le développement de plateformes numériques facilitant sa pratique. BlaBlaCar (20 millions d’utilisateurs hexagonaux), a joué un rôle clé dans l’ancrage du covoiturage dans les habitudes d’un mode transport populaire, accessible. Les plateformes collaborent avec les collectivités locales qui subventionnent parfois les trajets pour encourager les usagers à laisser leur voiture au garage. Certaines entreprises offrent même des primes à leurs salariés pour covoiturer via une application dédiée.

Boulay-Metz et Metz-Boulay

Tout cela entre dans un plan global national de mobilité durable visant à réduire l’utilisation de la voiture individuelle, notamment, pour les trajets domicile-travail. Ce plan national, lancé en 2022, tend à tripler le nombre de trajets quotidiens en covoiturage d’ici 2027, pour atteindre 3 millions. Là, les dispositifs d’aide sont partis tous azimuts, venant de l’État ou des collectivités territoriales. Ainsi, le forfait mobilité durable permet à une entreprise de verser jusqu’à 800 euros par an à ses collaborateurs utilisant des modes de déplacement écologiques, dont le covoiturage. Malgré ce dynamisme, il reste des freins à lever : la couverture peu dense des zones rurales, le facteur psychologique et le changement des habitudes, la disponibilité et l’adéquation entre conducteurs, usagers et trajets. Néanmoins, les lignes bougent, les mentalités évoluent. On l’a bien compris du côté de Boulay-Moselle. La localité mosellane s’est placée au centre d’un circuit de covoiturage qu’elle pilote. Elle s’appuie sur une prime mise en place par le gouvernement. Elle permet à un collaborateur qui vient au travail en covoiturant d'obtenir 50 € après son premier trajet et 100 € supplémentaires au bout du 10e. Ce dispositif permet à la fois d'inciter au covoiturage et agit concrètement sur le pouvoir d'achat. Les personnes qui utilisent le service de covoiturage sans réservation Covoit'ici Boulay-Metz sont éligibles à cette prime. Covoit’ici est un service de covoiturage quotidien sans réservation initié par la CCHPB et développé par la société Ecov qui permet de covoiturer entre Boulay, Volmerange-lès-Boulay, Condé-Northen, Varize-Vaudoncourt et Metz. Dans le sens Boulay-Metz le matin (de 6 h 30 à 8 h 30) et Metz-Boulay le soir (de 17 h à 19 h). Le principe est le même qu’une ligne de transport en commun : des arrêts sont aménagés sur des lignes, mais les bus sont ici remplacés par les voitures des particuliers, remplies de sièges libres. Les lignes de covoiturage Covoit’ici facilitent les déplacements quotidiens en favorisant la rencontre entre conducteurs et passagers aux arrêts grâce à une application. Les arrêts Covoit’ici sont présents sur les trajets habituels : on peut donc covoiturer sans réservation avec les personnes qui vont dans la même direction que soi, en même temps que soi. Un moyen local pour accélérer la mobilité partagée.