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Bourgogne-Franche-Comté : Jérôme Durain prend la tête du conseil régional

Élu président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Jérôme Durain entend allier fermeté, proximité avec les collectivités et acteurs économiques, sécurité de gauche et soutien à l’industrie et à l’agriculture pour renforcer la fierté et le dynamisme de la région.

Entreprenant et dynamique, Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire, succède à Marie-Guite Dufay à la présidence du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. © Aletheia Press / N.Hubert
Entreprenant et dynamique, Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire, succède à Marie-Guite Dufay à la présidence du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. © Aletheia Press / N.Hubert

Élu le 5 septembre avec 54 voix, Jérôme Durain succède à Marie-Guite Dufay (démissionnaire) à la présidence du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Sénateur de Saône-et-Loire depuis 2014, il a suivi une carrière de fonctionnaire territorial et se dit «respectueux de la République». Une position qui ne s’oppose pas au ton directif qu’il a très vite donné à l’assemblée régionale. «Les digressions sur les migrants, le loup ou les éoliennes, ce n’est pas le boulot. Nous sommes réunis pour parler des dossiers. Il faut donc un peu de fermeté et éviter le climat de tension provoqué par le Rassemblement National (RN)».

Le nouveau président a également pointé du doigt le RN sur un autre sujet. «Je ne veux pas laisser le sentiment que le Rassemblement National est dépositaire de la fierté territoriale». Jérôme Durain entend renforcer ce sentiment à l’échelle régionale. «Nous devons être tête de réseau pour dire que l’on est une région formidable sinon qui le dira pour nous ?».

Durain, entre fermeté et justice sociale

Spécialiste des questions de police et de sécurité, Jérôme Durain a travaillé sur la loi Sécurité globale, la Loi d’Orientation et de Programmation du ministère de l’Intérieur, ainsi que sur les rapports police-population et le maintien de l’ordre. Auteur d’un rapport sur la reconnaissance faciale en 2022, il a co-rédigé en 2023 et 2025 deux rapports sur la réforme de la police nationale et ses conséquences pour la police judiciaire. En 2024, il présidait la commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic en France.

«J’ai une vision de gauche sur la sécurité. J’assume pleinement une nécessaire dimension répressive, car c’est un service public qui exige des moyens et une valeur de gauche, puisque les victimes les plus démunies sont dans les quartiers populaires. Quand on est de gauche, on est engagé pour les plus modestes», affirme-t-il. Et de préciser : la répression doit aller de pair avec la prévention.

Proximité et efficacité au cœur de sa présidence

Jérôme Durain veut placer sa présidence sous le signe de la simplification, au service des collectivités comme des acteurs économiques. «Je ne veux plus entendre que la Région c’est loin et compliqué. Nous avons un enjeu de méthode pour gagner en simplicité et proximité vis-à-vis des collectivités».

Il pointe notamment les retards dans le versement des aides européennes aux agriculteurs : «Nous nous trouvons dans un formalisme distant alors que l’agriculture demande une chose simple : un référent stable dans les contacts et de la proximité».

Le président entend aussi se pencher sur les difficultés de la filière automobile : «Nous avons une culture industrielle, des ressources, des filières. On doit explorer toutes les pistes et réfléchir à la reconversion de certaines industries vers la défense». Pour lui, la Bourgogne-Franche-Comté a les atouts pour faire prospérer son industrie, mais il faudra «se remonter les manches».

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert