Boves : 2 000 robots à l'œuvre dans l'entrepôt Amazon
Le géant du e-commerce a investi 110 M€ sur son site de Boves, reconverti dans les petits colis. Avec 300 embauches à la clé.
Une valse incessante. Un ballet hypnotique. Dans l'entrepôt BVA1 d'Amazon, près d'Amiens, 2 000 robots sont à l'œuvre 24 heures sur 24, tournant à plein régime en cette veille de Noël. Le site de Boves du géant mondial du e-commerce fait aujourd'hui figure d'exemple planétaire. Il accueille la plus grande plateforme robotisée (en un seul espace) au monde. 107 000 mètres carrés au total, qui étaient, jusqu'il y a peu, dédiés aux gros colis, mais qui aujourd'hui stockent 15 millions de produits de petite taille (600 g en moyenne).
Pour opérer cette transition, Amazon a investi 110 millions d'euros sur le site. Celui-ci est passé par une phase transitoire avec le déménagement des racks qui accueillaient les gros produits et l'installation de la zone robotisée. Mais il est désormais pleinement opérationnel et monte en puissance depuis septembre 2025, période où l'embauche d'intérimaires a débuté. «Durant la période intermédiaire, de mars 2024 à janvier 2025, nous avons maintenu notre niveau d'activité avec 1 000 salariés sur le site, explique Josselin Broux, le directeur du site. Et depuis notre activité ne cesse de progresser. Aujourd'hui, on compte 1 200 salariés et 650 intérimaires. L'objectif est de monter à 1 300 salariés en CDI».
Plusieurs centaines de milliers de produits par jour
«Les plus beaux cadeaux que nos clients vont recevoir sont peut-être entre vos mains». «Grâce à vous, nos clients vont passer de belles fêtes»… Sur les murs, les messages à destination des salariés défilent. Et les rappels aux protocoles ne manquent pas. Il faut dire que la productivité ne doit souffrir aucune faiblesse pour tenir la promesse de la livraison à J+1. Il faut moins de deux heures pour voir sortir un produit du site de Boves, après la commande par le client. Pour autant, on est loin de l'effervescence et du stress que l'on pourrait imaginer. «Ce ne sont pas les employés qui doivent aller vite. Mais les produits, résume Josselin Broux. On ajuste le nombre de salariés à l'activité».
Les robots et les convoyeurs ont en cela un rôle fondamental à jouer. «Nous traitons en ce moment plusieurs centaines de milliers d'articles par jour. C'est plus que ce que l'on traitait auparavant en une semaine !» Pour piloter ce parc robots impressionnant, le système informatique se veut à toute épreuve. Le site de Boves s'appuie pour cela sur le savoir-faire d'Amazon. Le système sait à chaque instant où se trouve chaque produit, chaque référence, et optimise tous les parcours.
Stockage aléatoire et ergonomie des postes
La particularité d'Amazon, c'est d'avoir un stockage aléatoire : la même référence peut ainsi se trouver stocker à plusieurs endroits différents dans l'entrepôt. «Cela nous permet d'optimiser l'espace et ce, dans la durée, avec le maintien d'un stock moyen», détaille Josselin Broux. L'intelligence artificielle vient améliorer le système en positionnant les pods (étagères) contenant des produits souvent commandés plutôt en périphérie du stock : ils sont ainsi plus rapidement mobilisables par les robots.
Les hommes ne sont pas totalement oubliés dans le système. Les investissements réalisés à Boves permettent ainsi de limiter les efforts réalisés par les «pickers» en privilégiant, pour chaque commande, les produits stockés à hauteur d'homme. «Contrairement aux échos que j'avais eus de personnes qui ont travaillé ici avant la robotisation, le travail n'est pas trop dur», sourit Martin. Le jeune homme, issu du monde de la restauration, a rejoint Amazon comme intérimaire en septembre, et n'exclut pas d'y poursuivre sa carrière. «Nous n'avons pas eu trop de mal à recruter jusqu'ici, se félicite Josselin Broux. Il faut dire que les salaires sont plutôt attractifs : 13 € de l'heure à l'embauche pour les intérimaires. Et le salaire moyen au bout de 24 mois est de 2 356 € bruts. »