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Bretagne Truite ouvrira son usine en juillet 2026

Poids lourd du marché de la truite, l'entreprise finistérienne Bretagne Truite abattra et transformera 2 500 tonnes de poissons à Rouxmesnil-Bouteilles, près de Dieppe, grâce à un investissement de 9 millions d'euros. Zoom sur un développement.

L'atelier de 2000 m² affiche une capacité maximale de 3000 tonnes par an. © Bretagne Truite
L'atelier de 2000 m² affiche une capacité maximale de 3000 tonnes par an. © Bretagne Truite

Quand une entreprise bretonne pose ses valises en Normandie, on ne peut s'empêcher de se remémorer de vieilles querelles… Pourtant, ce seront bien des produits normands que transformera la nouvelle usine Bretagne Truite en cours de construction à Rouxmesnil-Bouteilles. C'est, en effet pour faire face au développement de son activité dans l'ex-Haute-Normandie, notamment en Seine-Maritime, que l'entreprise, basée à Plouigneau près de Morlaix, construit une unité d'abattage et de transformation de truites dans la zone industrielle Delaporte.

«Nos adhérents ont investi depuis quelques années dans des piscicultures en Haute-Normandie», explique David Fafin, directeur de l'entreprise, bras industriel de la coopérative des aquaculteurs bretons. Ainsi, sur les 6 500 tonnes de truites transformées par l'entreprise, 1 000 tonnes sont élevées en Normandie. Et si une partie était jusqu'ici transformée dans l'atelier d'un adhérent voisin à Muchedent, celui-ci arrive à saturation. David Fafin insiste : «Le développement se fait ici, en Haute-Normandie, où la capacité de production actuelle est de l'ordre de 2 500 tonnes.»

9 millions d'euros d'investissement

Il fallait donc un outil industriel à proximité, limitant ainsi le transport de truites vivantes vers le Finistère. «Transporter du poisson vivant pendant huit heures jusqu’à la pointe bretonne n’a plus de sens», souligne le dirigeant. En regroupant la transformation à proximité des sites d’élevage et des grands axes de distribution proche de Boulogne-sur-Mer, première plate-forme européenne de transformation des produits halieutiques, et du bassin parisien, Bretagne Truite veut réduire ses coûts, son empreinte carbone et améliore le bien-être animal.

Foncier, bâtiment et process font monter la facture à 9 millions d'euros. Un investissement que l'entreprise peut assumer grâce à une activité en plein développement. Deuxième opérateur français sur ce marché de la truite (17 % du marché en volume environ), elle a vu son chiffre d'affaires passer de 26 millions d'euros en 2020 à 35 millions en 2025.

Une dizaine de salariés seront recrutés pour faire fonctionner l'outil. «Nous lançons le recrutement du responsable de site et du technicien de maintenance, car ils seront acteurs de la mise en place du process, à partir du printemps.» Celui-ci sera largement automatisé. Il accueillera une ligne d'éviscération automatique, une fileteuse, une machine à glace et des systèmes de pesées automatiques. Les opérateurs seront ensuite recrutés et formés pour une mise en service prévue en juillet 2026.

Alimenter l'industrie de la fumaison

La montée en charge s’effectuera progressivement : 1 500 à 2 000 tonnes dès la première année, pour atteindre le plein régime autour de 2028. Avant une éventuelle extension ? David Fafin n’élude pas : «Nous avons le foncier (le bâtiment en construction affiche 2 000 m² d'emprise sur une parcelle de 18 000 m², ndlr) qui nous permettrait, si le développement se poursuit, d'aller un peu plus loin en termes de capacité.»

Le site dieppois, plutôt destiné à traiter de grosses truites, alimentera surtout les clients fumeurs de l'entreprise, en truites éviscérées avec têtes ou en filets. C'est d'ailleurs le principal débouché de Bretagne Truite (49 % des volumes), qui produit aussi des filets ou des pavés barquettes pour des grossistes (10 %) ou pour la grande distribution en marques distributeurs (34 %).

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre