Budget de la Sécu : les recettes adoptées, place aux débats sur les dépenses
Après avoir adopté la partie recettes samedi soir, les députés ont ouvert le chapitre des dépenses. Avec, ce mercredi 12 novembre, le spectre de la suspension de la réforme des retraites.
Les députés ont ouvert samedi soir le chapitre des dépenses de la Sécurité sociale, après avoir adopté, dans un scrutin à suspense le même jour, sa partie recettes expurgée de beaucoup de mesures d'économies prévues par le gouvernement.
Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent toutefois se targuer d'avoir évité la surtaxe sur les mutuelles et la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis. La gauche a fait adopter la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées).
Grands débats sur les dépenses
A l'horizon mercredi : la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du gouvernement pour les socialistes. D'ici-là, les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie dépenses. Dont le doublement des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d'euros.
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Samedi, les députés ont supprimé un article posant un base légale pour une obligation vaccinale contre la grippe pour les résidents en Ehpad et certains soignants. Ils avaient toutefois validé une autre mesure du gouvernement visant à créer un panier de soins pour les patients susceptibles de développer des affections longues durée (ALD), au titre d'une meilleure prévention.
Le projet de budget prévoyait des économies importantes pour arriver à 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Et malgré les concessions, le déficit ne devra pas être supérieur à 20 milliards d'euros, a martelé mercredi Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics. Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s'est inquiété des votes sur les recettes, qui font grimper à ce stade le déficit à 20,6 milliards.
Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent, à leur manière, de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. Le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif initial.