Cayeux-sur-Mer : nature, cabines de plage et galets bleus

Cayeux-sur-Mer est une carte postale de la baie de Somme. La carte postale, ce sont ses cabines de plage le long du chemin de planches. «529 cabines de plage, précise Christine Gignon, guide et référente de l'office de tourisme. Elles ont été remontées à la mi-mai puis elles seront démontées comme chaque année à la fin du mois de septembre». Les cabines sont privées pour 429 d'entre elles, elles portent toutes un nom choisi par leurs propriétaires. Les 100 autres cabines appartiennent à la ville, elles sont pour leur part baptisées par le nom d'autres villes. Elles sont mises en location par la municipalité, «la liste d'attente est énorme pour les louer à la saison et il n'est pas permis au locataire de les sous-louer», ajoute Christine. Car attention, locataire comme propriétaire, pas question de faire n'importe quoi de sa cabine de plage : «La couleur des cabines doit respecter la charte chromatique de la ville, expose la guide. Les cabines ne doivent pas faire la promotion d'un produit et d'une activité». Autre point intangible mais pas anodin : «Il est interdit de cuisiner et de dormir dans les cabines».

Le plus long chemin de planches d'Europe

Ces 529 emblématiques cabines de plage sont traditionnellement alignées face à la mer, le long des 2,6 km de chemin de planches, «le plus long chemin de planches d'Europe», précise encore Christine Gignon. Les premières planches ont été montées dès 1896 par la commune de Cayeux-sur-Mer, sur un chemin de 500 mètres servant de promenade devant les cabines de plage, déjà présentes elles aussi : «Les premiers estivants attirés par les bienfaits de la mer et de la baignade sont arrivées ici au milieu du XIX^ème siècle. On comptait une centaine de cabines au début du XX^ème siècle, jusqu'à 800 avant la Seconde Guerre mondiale».

À la différence en cette année 2025 que tout au Nord du chemin de planches, celles-ci ont été disposées différemment pour laisser la place au chou marin, l'ancêtre du chou domestique. Cayeux-sur-Mer est en effet la plus importante station de chou marin de France. Sa couleur pourpre se mélange au galet bleu de Cayeux, ce galet d'une rondeur presque parfaite, composé de silice pure à 99%. Des millions de galets se déposent ici comme un trésor local, arrachés aux falaises de craie et façonnés par la mer, ils protègent la baie de Somme. Le gisement est unique en Europe, «peut-être unique au monde», se plaisent à dire les Cayolais. Après tout, «cayeux» n'est autre que le patois picard de «caillou».

Brighton-les-Pins, un quartier historiquement britannique

Sur la plage, le bleu des galets se fond avec le bleu de la mer et le bleu du ciel : le bleu Cayeux. Il tranche avec la route blanche qui relie Brighton-les-Pins à la Pointe du Hourdel. La route blanche chemine à travers les dunes et la Mollière, un pré salé naturel et un site protégé où sont tracés 7,5 km de balades cyclistes et pédestres. Brighton-les-Pins est devenu un quartier à part entière de Cayeux-sur-Mer : «Des Britanniques en avait fait un endroit luxueux, explique Christine, un New Brighton avec ses villas, certaines ont survécu aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale». Les pins avaient été plantés en 1850 pour fixer le sable, c'est aujourd'hui un bois avec ses sentiers de promenade sous les senteurs de pins et de nature sauvage.

Au bout de la route blanche, la Pointe du Hourdel avec son phare est le petit port d'entrée de la baie de Somme. À l'horizon et à marée basse, ce sont sur ces bancs de sable que se prélasse avant la marée suivante la plus grande colonie de phoques en France. L'office de tourisme n'en dit pas plus, elle veut avant tout préserver la quiétude fragile de ces animaux sauvages. À propos d'animaux sauvages, plus de 270 espèces d'oiseaux migrateurs ont été recensées au Hâble d'Ault, la réserve ornithologique située au sud de Cayeux-sur-Mer. Cayeux-sur-Mer, «la station balnéaire nature» que la Cayolaise de toujours, Christine Gignon, aime tant à faire découvrir.