Club Tidy casse les codes du service à la personne
Installée à EuraTechnologies Lille, la start-up Club Tidy s'est lancée un défi de taille : révolutionner le secteur des services à la personne. Comment ? À travers une plateforme de mise en relation des clients et des intervenants de ménage dont le statut de micro-entreprise assure une meilleure rémunération et davantage de reconnaissance. Zoom sur cette jeune pousse prometteuse.

Emilie Da Cruz et Grégory
Bouillon s'appuient sur une solide expérience. Ces quinze dernières
années, le duo d'ingénieurs a
bâti un réseau national de 25 agences de services à la personne
spécialisées dans des prestations telles que le ménage, le repassage, ou encore la garde d’enfants. «Le concept marchait très
bien, mais nous avons décidé de céder le réseau à un gros groupe, car on avait envie d'ouvrir une société qui avait du sens en
valorisant le métier, encore trop mal perçu, avec des intervenantes
reconnues et payées à leur juste valeur». Club Tidy assure via sa
plateforme une mise en relation entre les clients et les intervenants
de ménage en seulement quelques clics. Pour l'heure, le service
concerne uniquement le ménage et le repassage. La particularité de
cette jeune start-up est qu'elle permet aux intervenants de devenir
des professionnels indépendants autonomes grâce au statut de
micro-entreprise. «Ça leur permet de facturer exactement ce
qu’ils veulent et d'obtenir ainsi une meilleure rémunération.
Tout le monde s’y retrouve, les intervenants comme les clients qui
paient ainsi moins cher et sans aucun engagement» précise Grégory
Bouillon.
«Pour que 80% de la richesse créée
revienne à l'intervenant»
Le nombre d’heures
varie suivant le nombre de clients. «Il y a un effet boule
de neige avec les clients. Nous ne sommes pas sur de l’ubérisation des
métiers de service à la personne, bien au contraire» témoigne le co-dirigeant. La mission de Club
Tidy est donc de rendre accessible le statut de la micro entreprise
pour permettre à chacun(e) des intervenant(e)s de fixer elles-mêmes leur propre tarif. «Chez nous, le client va payer 30 %
moins cher, (25€ TTC contre 34€ TTC) pour les agences et l’intervenant va gagner au moins 60 % de plus
qu’en agence. Notre modèle est basé pour que plus de 80% de
la richesse créée revienne à l’intervenant, là où en agence,
environ 30% de la richesse créée revient à l’intervenant», précise le duo d'entrepreneurs.
Eviter le casse-tête administratif
Le
concept assure d'une part une qualité de services et d'autre part
pour les intervenants une simplification des démarches
administratives que ce soit la création du statut, la gestion par la
suite et la déclaration d'impôts. «Toutes les
démarches administratives sont déléguées, nous mettons les
intervenants au cœur de notre stratégie».
Puissance du bouche à oreille
Disponible
depuis septembre 2024, Club Tidy regroupe un peu plus
de 200 intervenants actifs sur sa plateforme à l’échelle
nationale, mais aussi... 1500 inscrits : «Nous n'avons pas
eu assez de temps pour unboarder tout le monde. Nous restons très
surpris par le nombre de candidatures, à savoir entre 15 à 20
profils par jour. L'attractivité du concept auprès des intervenants
et la puissance du bouche à oreille expliqueraient ce démarrage réussi.
La
plateforme offre une option coaching au démarrage de
l’activité à savoir les bonnes pratiques et un point sur
l'organisation. «L'objectif est qu'au bout de 3 mois de
présence, l'intervenant(e) gagne plus qu’un équivalent temps
plein en agence». Le micro-entrepreneur peut atteindre 3 000€ brut en temps plein et 2 500€ brut en temps partiel
(contre 1970€ en agence). «Nous souhaitons vraiment
valoriser ces hommes et ces femmes, qui font un métier difficile, un
métier dont on n'a pas un regard positif alors qu’on en a tellement
besoin» appuie Emilie Da Cruz. La plateforme offre un
accès à toutes les interventions sous forme de planning, un accès
à toutes les données (documents administratifs) et une
autre application est, quant à elle, dédiée aux clients.
Rentabilité attendue fin 2026
En 2025, la jeune pousse
d'EuraTechnologies entend poursuivre son développement en maillant
le territoire national à commencer par Lyon et Marseille qui ont été
lancés il y a un mois. «L'objectif n'est pas de nous cantonner à la
métropole lilloise. Nous sommes très implantés dans le Nord, et
sommes vite arrivés en Île-de-France. Fin 2025, l'idée est de
couvrir l’ensemble des grosses métropoles françaises et fin 2026,
l’ensemble du territoire français». Pour se donner les
moyens de ses ambitions, Club Tidy prépare actuellement une levée
de fonds d'un million d'euros auprès de BA (business angels).
«Notre plan à court terme est de recruter, renforcer
le pôle client, pour pouvoir notamment unboarder les 1 500 profils
inscrits». Si la jeune société nordiste compte
actuellement dix salariés, elle devrait passer à un effectif de 13
collaborateurs d'ici fin 2025 et 30 personnes fin 2026.
Club Tidy prévoit d'être
rentable fin 2026. «Notre ambition est de conquérir l'ensemble du marché français et de faire partie des acteurs clés du marché d'ici 2029». La
confiance est de mise : «Nous sommes sereins par rapport aux
retours des intervenants, mais aussi des clients. Sereins, car notre
modèle est gagnant-gagnant pour tout le monde». Club Tidy
semble sur la bonne voie...
