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Conflit israélo-palestinien: le procès du militant Anasse Kazib pour apologie du terrorisme reporté

Le procès du militant politique, cheminot et syndicaliste Anasse Kazib, qui devait être jugé mercredi à Paris pour apologie du terrorisme pour avoir notamment soutenu la "résistance palestinienne" le 7 octobre 2023, a été renvoyé...

Anasse Kazib s'adressant à la presse avant l'audience le 18 juin 2025 à Paris © Bertrand GUAY
Anasse Kazib s'adressant à la presse avant l'audience le 18 juin 2025 à Paris © Bertrand GUAY

Le procès du militant politique, cheminot et syndicaliste Anasse Kazib, qui devait être jugé mercredi à Paris pour apologie du terrorisme pour avoir notamment soutenu la "résistance palestinienne" le 7 octobre 2023, a été renvoyé d'office, au grand désarroi de la défense.

Le porte-parole du micro-parti d'extrême gauche Révolution permanente, 38 ans, sera finalement jugé le 25 juin 2026. "Si on a le temps de nous juger dans un an, ça montre bien que nos propos ne sont pas si inquiétants", a ironisé M. Kazib devant les médias, dénonçant une "criminalisation des militants politiques et syndicalistes" et de la défense de la cause palestinienne.

Dans une salle emplie de soutiens, dont plusieurs portaient un keffieh palestinien sur les épaules, le tribunal a indiqué que l'audience était trop chargée pour examiner ce dossier. 

Le député LFI Eric Coquerel était présent.

"Cela n'aura échappé à personne, il y a beaucoup d'enjeu", a dit le procureur, "déplorant" aussi de ne pas pouvoir juger ce dossier rapidement.

A l'origine de la convocation d'Anasse Kazib, une plainte déposée en janvier 2024 par une association, "Jeunesse française juive" (créée le 7 octobre 2023), qui visait aussi une quarantaine de personnalités dont le leader LFI Jean-Luc Mélenchon.

On reproche au militant trois retweets le jour de l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 ("vive la résistance palestinienne"; "Offensive surprise contre l'Etat colonialiste d'Israel. Soutien à la résistance palestienne !"...) et un tweet, en réponse à une condamnation de l'attaque de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ("ils se tiennent au côté du boucher").

Il encourt sept ans d'emprisonnement.

Sa défense avait fait citer plusieurs témoins (le journaliste spécialiste du Moyen-Orient Alain Gresh, la chercheuse Vanessa Codaccioni, l'historien israélien Ilan Pappé...) ainsi que l'ancien juge antiterroriste Marc Trevidic qui a récemment dénoncé plusieurs fois l'utilisation "totalement dévoyée" de l'infraction d'apologie du terrorisme, conçue pour viser les sites de propagande jihadiste.

L'avocate d'Anasse Kazib, Elsa Marcel, a déploré le décalage entre "l'intensité des poursuites sur la base d'une plainte pour le moins douteuse" et la bien insuffisante "heure et demi" d'audience qui avait été prévue. "Ils organisent des poursuites politiques mais ne veulent pas qu'on se défende politiquement".

Un rassemblement de soutien sur le parvis du tribunal auquel sont attendues plusieurs personnalités politiques et du monde de la culture est prévu à midi.

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