Congrès National du Bâtiment Durable : des solutions d’adaptation prêtes face à l’urgence climatique
Le Congrès National du Bâtiment Durable se tenait à Lille les 4 et 5 septembre derniers et avait pour thème la transition écologique et l’adaptation du secteur face à l’urgence climatique. Avec une centaine d’exposants et plusieurs conférences, le sujet a été maintes fois débattu et a permis de mettre en avant plusieurs solutions d’adaptation.

L’urgence climatique concerne
tous les secteurs professionnels, et celui de la construction et du
bâtiment ne fait pas exception. Dans un monde qui change et des
sociétés qui évoluent, savoir s’adapter et trouver de nouvelles
solutions est essentiel. C’est pour cela que la 11ème édition du
Congrès National du Bâtiment Durable avait comme thème principal l’adaptation
au changement climatique pour sécuriser l’avenir de la filière.
Sur ces deux jours, ce sont 130 exposants, qui ont répondu présent,
et qui ont pu profiter des nombreuses tables rondes, des ateliers et
des conférences qui exploraient ce vaste sujet. L’une d’entre
elles faisait la synthèse de tout ce qui avait été mis en avant
pendant le congrès et avait pour titre «atténuation et
adaptation : les enjeux sûrs, et pour le territoire».
Des
investissements importants nécessaires
Car
les impacts de dérèglement climatique sont déjà bien présents
et se font ressentir, au-delà même des températures extrêmes et
des risques d’incendie et d’inondations qui se multiplient. Cela
implique des évolutions au niveau sociétal et dans le système de
fonctionnement des pays à toutes les échelles, dont ceux du travail
et de la vie quotidienne, donc des habitations et des aménagements
qui en découlent. Les acteurs de la filière du bâtiment et de la
construction se lancent donc dans la mise en place de différentes
solutions techniques et financières pour faire face à ces défis.
Ce qui est d’autant plus compliqué que le secteur connaît «une
crise importante et une conjoncture très dégradée», comme
l’explique Yannick Boucher, qui animait cette conférence. Surtout
qu'Antoine Lebel, directeur territorial Hauts-de-France au
Cerema, précise
que «la
France chauffe plus vite que le reste du monde et Lille aura le
climat de Bilbao en 2050».

Ce
risque à moyen terme entraîne des discussions importantes sur les
structures à faire évoluer ou mettre en place pour s’adapter au
mieux à ces changements, notamment dans les métropoles comme Lille
ou Dunkerque, mais les risques sont tout aussi importants dans le
monde rural et les structures manquent. Et que ce soit en ville ou en
campagne, les risques pour les habitations sont les mêmes, avec
«90% des
habitations du Nord qui sont concernées par le retrait-gonflement
d’argile», à cause
des inondations et des sécheresses qui s’enchaînent. Ces
problématiques amènent tous les acteurs à se questionner et à
anticiper, comme Christophe Vanhersel, de Flandres Opale habitat et
de l’Union régionale pour l'Habitat, qui a déjà «investi
entre 1,8 et 2 milliards d’euros sur le logement social dans les
Hauts-de-France»,
alors «qu’un
locataire sur trois sera soumis aux risques d’inondations en 2100».
Un
fonctionnement entrepreneurial qui évolue
Les
entreprises ne sont pas en reste face à ce sujet brûlant et se
diversifient et font tout pour adapter leurs manières de produire
ainsi que leurs outils de production. C’est notamment le cas de la
société Ramery, pionnier du sujet dans la région, et qui, depuis
2020, se concentre «sur
la construction d’un monde durable»,
selon les mots de Jérôme Boudier, directeur général de Ramery.
Pour lui, le bâtiment va intégrer de manière systématique des
solutions d’énergies
renouvelables,
de transition écologique ou d’économie circulaire et de
décarbonation.
Ce tournant écologique a été pris par une majorité d’entreprises, comme Auchan, qui re-nature les écosystèmes entourant leurs hypermarchés devenus «obsolètes», comme le souligne Sébastien Beurel, directeur de la transformation du patrimoine et de l’habitat NHOOD. 35 sites vont être concernés pendant les trois prochaines années, dont celui d’Englos, à quelques encablures de Lille, qui profite d’un investissement de 10 millions d’euros. Il en va de même pour GRDF, qui souhaite atteindre 25% de gaz verts en 2030, et même 100% en 2050, alors qu’en 2025, le chiffre est de seulement 3%. La filière, dans son intégralité, a bien compris les enjeux qui se dessinaient sous ses yeux face à l’urgence climatique, et ont décidé d’agir de concert pour gérer au mieux l’adaptation de leur milieu.