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Crise agricole : Sébastien Lecornu demande d'accélérer la vaccination contre la dermatose

Le Premier ministre a tenu une réunion mardi avec plusieurs ministres et préfets pour évoquer les moyens de lutter contre l'épizootie qui touche les élevages et a provoqué une mobilisation d'agriculteurs qui ne faiblit pas depuis une semaine. 

Sébastien Lecornu, Premier ministre. © AFP
Sébastien Lecornu, Premier ministre. © AFP

Sébastien Lecornu, focalisé depuis plusieurs semaines sur le budget, a pris le dossier agricole en main mardi, demandant une accélération de la vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui touche les élevages. Le Premier ministre a tenu une réunion avec plusieurs ministres et des préfets pour évoquer les moyens de lutter contre l'épizootie.

Au lendemain d'une visite de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, en Occitanie, la mobilisation contre la gestion de l'épizootie ne retombait pas mardi, au septième jour consécutif, avec plusieurs axes routiers et ferroviaires bloqués dans le Sud-Ouest. Une partie des agriculteurs manifeste sa colère depuis plusieurs jours contre la stratégie gouvernementale d'abattage systématique d'un troupeau de bovins dès la détection d'un cas de cette maladie très contagieuse. Au total, 113 foyers de dermatose nodulaire contagieuse ont été recensés en France

Depuis le début de l'épidémie de DNC, en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur trois piliers : l'abattage systématique dès la détection d'un cas, la vaccination et la restriction de mouvements. Cette stratégie a été réaffirmée lundi par Mme Genevard, alors que la Coordination rurale, deuxième syndicat de la profession, proche de l'extrême droite, la Confédération paysanne, classée à gauche, et plus localement la FNSEA, premier syndicat, demandent la fin de l'abattage total et un élargissement de la zone vaccinale. Mme Genevard a assuré entendre la détresse des éleveurs lundi à Toulouse. L'élargissement du territoire de vaccination dans le Sud-Ouest, visant 600 000 à un million de bovins, est "un premier infléchissement du protocole", a-t-elle estimé.

Déconnectée

"Au vu des annonces de la ministre, les blocages ne sont pas près de se lever", a prévenu mardi Guillaume Bénazet, patron des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne. "Tout ce qu'on avait proposé, notamment la fin de l'abattage total, rien n'a été étudié. Donc on continue". Mme Genevard "méprise les agriculteurs, elle est déconnectée, elle n'y comprend rien", a estimé Lionel Candelon, président de la Chambre d'agriculture du Gers et leader régional de la Coordination rurale.

Mercosur

L'exécutif doit par ailleurs gérer une autre colère agricole contre la signature du traité de libre-échange avec des pays du Mercosur. La FNSEA a appelé à manifester à Bruxelles jeudi à l'occasion du sommet des chefs d'Etat européens invités à valider l'accord. La patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, a appelé le président Emmanuel Macron à dire non à ce traité "parce qu'il en va de la survie de notre agriculture et donc de la souveraineté de notre pays", plutôt que de demander un report en 2026 du vote prévu à Bruxelles cette semaine. M. Macron a redit aux dirigeants de l'UE son opposition à la signature de l'accord. Paris demande que les décisions sur ce traité soient repoussées. "DNC/Mercosur, même combat !", scandaient mardi des agriculteurs dans les Yvelines. "Il faut traiter la DNC en priorité, en même temps que le Mercosur, pour moi tout est lié", a abondé Vincent Thoumieux, secrétaire général des Jeunes agriculteurs de ce département, à l'origine de la mobilisation.