Dati annonce un retour en juin au Parlement de la réforme de l'audiovisuel public

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé mercredi un retour en juin devant le Parlement du projet de...

La ministre de la Culture Rachida Dati à la sortie de l'Elysée, le 21 avril 2025 à Paris © STEPHANE DE SAKUTIN
La ministre de la Culture Rachida Dati à la sortie de l'Elysée, le 21 avril 2025 à Paris © STEPHANE DE SAKUTIN

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé mercredi un retour en juin devant le Parlement du projet de réforme de l'audiovisuel public.

"La détermination du président de la République et du Premier ministre sont intactes", a déclaré Mme Dati sur France Inter. "Je suis déterminée sur cette réforme" et n'y "renoncerai sûrement pas", a-t-elle averti.

Selon la ministre, le rapprochement des entreprises de l'audiovisuel public, Radio France et France Télévisions en tête, avec une présidence et un conseil d'administration uniques, doit permettre de protéger le service public face aux "groupes privés qui se constituent (et) peuvent être aussi des enjeux d'influence" et de "résister (aux) plateformes par des investissements massifs".

Mme Dati a aussi étrillé un service public qui ne toucherait, selon elle, "plus les jeunes (ni) les classes populaires". "Ça devient un club pour les CSP+ (les catégories socioprofessionnelles les plus aisées, NDLR) et plus âgés", a-t-elle jugé.

Selon la direction des études de Radio France, qui s'appuie sur les données de Médiamétrie, le groupe public a toutefois gagné plus de 400.000 auditeurs de moins de 25 ans dans les dix dernières années et est le deuxième groupe le plus écouté par les CSP- (actifs et retraités), derrière le groupe NRJ.

L'examen du projet de réforme, décrié par les syndicats qui y voient une attaque contre l'audiovisuel public, avait connu en avril un nouveau coup de frein, son examen dans l'hémicycle ayant été reporté sine die, quelques jours après un incident opposant Mme Dati à une fonctionnaire de l'Assemblée.

Cette réforme "commence à faire consensus malgré aussi la caricature qu'on en fait", a assuré la ministre mercredi. "Il faut arrêter de caricaturer cette réforme en disant que c'est une réforme d'extrême droite, voilà la manière dont Madame (Sibyle) Veil (la) présente", a-t-elle ajouté, ciblant la patronne de Radio France.

Accuser les opposants au projet de le caricaturer est "un comble venant d'une ministre qui utilise des arguments simplistes et parfois de purs mensonges", a rétorqué le SNJ (Syndicat national des journalistes) de Radio France dans un communiqué.

"Il est très inquiétant d'entendre Rachida Dati rabaisser les résultats de Radio France et donner libre cours à une rancœur personnelle", a poursuivi le syndicat, en appelant la ministre à "retirer" son projet de réforme.

Il vise à créer une holding, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l'INA (Institut national de l'audiovisuel), sous l'autorité d'un ou d'une présidente. Le texte a été validé en première lecture au Sénat en 2023.

Serpent de mer relancé par Mme Dati à son arrivée au ministère début 2024, le projet d'origine prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée à l'été.

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