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Déficit: LFI dénonce une "omission d'Etat" après la révélation d'une lettre de Le Maire à Macron

Le député LFI Eric Coquerel a dénoncé lundi une "omission d'Etat" après la révélation du contenu d'une lettre d'alerte concernant le déficit public envoyée au printemps 2024 par Bruno Le Maire...

L'ancien ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire lors d'une audition au Sénat sur le dérapage du déficit public le 7 novembre 2024 © Bertrand GUAY
L'ancien ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire lors d'une audition au Sénat sur le dérapage du déficit public le 7 novembre 2024 © Bertrand GUAY

Le député LFI Eric Coquerel a dénoncé lundi une "omission d'Etat" après la révélation du contenu d'une lettre d'alerte concernant le déficit public envoyée au printemps 2024 par Bruno Le Maire, alors ministre de l'Economie, à Emmanuel Macron.

Dans cette missive, datée du 6 avril 2024 et portant la mention "secret", Bruno Le Maire alertait le président sur le dérapage des comptes, selon un reportage de C Dans L'Air diffusé dimanche sur France 5.

Mettant en avant la chute des recettes fiscales, il y demandait des mesures d'économies pour limiter le déficit à 4,9% du produit intérieur brut en 2024 et proposait une loi de finances rectificative (LFR).

Ses recommandations n'avaient alors pas été suivies par Emmanuel Macron. Le déficit public avait lui atteint 5,8% du PIB cette année-là.

"Il y a une omission d'Etat", a réagi lundi Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, interrogé sur BFMTV, et "rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère". 

L'Insoumis a jugé que le gouvernement avait reçu "des alertes en tous sens", y compris de Bruno Le Maire, sur la gravité de la situation des comptes publics, mais que "rien n'a(vait) été suivi d'effet". 

Cette lettre au chef de l'Etat et d'autres alertes avaient été évoquées devant la commission d'enquête sur le dérapage du déficit par Bruno Le Maire, qui avait transmis la missive au président de la commission des Finances, a indiqué ce dernier à l'AFP. 

Selon les conclusions de cette commission mi-avril, des recettes fiscales plus faibles qu'escompté en 2023 et 2024 ont engendré des "moins-values" considérables pour les finances publiques. Mais les rapporteurs Mathieu Lefèvre (EPR) et Eric Ciotti (UDR) s'étaient opposés sur la responsabilité politique de ce dérapage. 

"Le président de la République a pris toutes les mesures nécessaires durant cette année 2024 pour réduire les déficits, à commencer par le gel de dix milliards d'euros intervenu de mémoire en mars 2024", a réagi lundi la porte-parole de l'actuel gouvernement, Maud Bregeon, après le Conseil des ministres.

"Je me souviens au passage des discussions qu'il y a pu avoir à l'Assemblée nationale où tous les groupes confondus ont reproché à Bruno Le Maire, ont reproché au président de la République de faire ces économies-là, alors que c'était pourtant bien nécessaire", a-t-elle ajouté.

Elle a invité la classe politique à travailler à la réduction du déficit pour les années à venir "plutôt que de regarder dans le rétroviseur".

Dans sa lettre de 2024, Bruno Le Maire affirmait que sans loi de finances rectificative, le gouvernement ouvrirait "un contentieux avec toutes les oppositions" et pourrait être accusé d'"insincérité".

"Nous risquons de nous faire accuser de cacher notre copie", avait-il écrit, prévenant Emmanuel Macron que "toute stratégie d'évitement (était) vouée à l'échec".

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie jusqu'en 2024, avait ensuite été accusé par les oppositions d'être responsable des problèmes budgétaires de la France, étant même surnommé "l'homme aux 1.000 milliards" de dette.

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