Dermatose: la présidente d'Occitanie Carole Delga en appelle à Lecornu
Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, désormais épicentre de l'épizootie de dermatose bovine et de la colère agricole en résultant, a appelé dimanche le Premier ministre Sébastien Lecornu à "intervenir"...
Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, désormais épicentre de l'épizootie de dermatose bovine et de la colère agricole en résultant, a appelé dimanche le Premier ministre Sébastien Lecornu à "intervenir" pour instaurer un "dialogue" avec les éleveurs.
Dans une lettre ouverte, elle a estimé "qu'il [était] temps pour [M. Lecornu] d'intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs de ce pays, seul à même d'apaiser les tensions qui ne cessent de s'aggraver dans de nombreux départements".
Mme Delga a décrit dans son courrier "l'indignation et la colère" qui croissent "inexorablement face au désespoir d'un peuple. Elles sont à la mesure du choc ressenti par toute une profession et, au-delà, par la population, quant à la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire", martèle-t-elle.
D'abord touchée dans les Pyrénées-Orientales par cette maladie, dont le premier foyer connu en France a été détecté en juin en Savoie, l'Occitanie compte désormais des cas dénombrés en Ariège, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.
Mobilisés notamment à l'appel de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, opposées à l'abattage total des troupeaux où des cas sont détectés, des agriculteurs ont mené de nombreuses actions depuis jeudi, dont des blocages sur l'A64, l'A75 et plusieurs routes nationales.
Sur le campement à Carbonne (Haute-Garonne) sur l'A64, une centaine d'agriculteurs rassemblés dimanche à la mi-journée, partagent entre deux bottes de taille de la daube de joues avec des pommes de terre au barbecue. Certains comme Cédric Baron, éleveur de bovins y ont passé la nuit: "Le programme pour nous c’est de rester ici", dit-il à l'AFP. "On a sept revendications, la dermatose c’est ce qui nous a tous fait bondir, mais ici à Carbonne il n’y a pas que des éleveurs, il y a aussi des céréaliers avec d’autres problématiques, donc on le sait, on ne lèvera pas le camp comme çà".
A Séverac-d'Aveyron, sur l'A75, où une poignée d'agriculteurs a passé la nuit, beaucoup ont rejoint une manifestation à Millau, la sous-préfecture de ce département de l'Aveyron, avec le mot d'ordre "tous ensemble, pour sauver nos vaches et éleveurs".
Dans le Tarn, une cinquantaine d'agriculteurs bloquent la nationale N88, où ils ont déversé du lisier à l'entrée de la rocade d'Albi, a constaté une correspondante de l'AFP.
"Ce n'est pas normal qu'il y ait un abattage massif alors que des gens meurent de faim. La ministre doit remettre du bon sens", a estimé Gilles Albinet, 58 ans, exploitation de bovins à Arthès.
"Nous sommes en guerre. Tant que l'Etat ne renoncera pas à l'abattage massif, on sera là", a quant à lui prévenu Cédric Nespoulos, 46 ans, producteur de bovins viande à Sérénac, bonnet de la Coordination rurale sur la tête. Avant d'ajouter: "On se battra ensuite contre le Mercosur."
A Millau, une vingtaine de tracteurs très chargés déversent lisier, foin, pneus et ordures devant et dans la cour de la sous-préfecture de l'Aveyron, selon un photographe de l'AFP.
Enfin, à Tarascon-sur-Ariège, une centaine d'agriculteurs bloquent le rond-point de Sabart, où la N20 poursuit sa route vers le Pas-de-la-Case et l'entrée en Andorre, a indiqué à l'AFP Sébastien Durand, président de la CR Ariège.
Plusieurs associations de maires d'Ariège ont par ailleurs appelé à se rendre à Foix à midi lundi pour y remettre un courrier de doléance au préfet appelant notamment à modifier le protocole sanitaire de gestion de la DNC, a appris un correspondant de l'AFP.
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