Raismes et Grigny : deux villes et une même ambition sociale

Ce mardi 6 mai, le Site minier d’Arenberg a accueilli une rencontre entre Aymeric Robin, président de l’Agglomération de La Porte du Hainaut et maire de Raismes, et Philippe Rio, maire de Grigny, dans l’Essonne, et désigné «Meilleur maire du monde» en 2021*. Ensemble, ils ont échangé sur les défis des territoires populaires, entre justice sociale, transition écologique et participation citoyenne.

Philippe Rio, maire de Grigny dans l’Essonne et Aymeric Robin, président de l’Agglomération de La Porte du Hainaut et maire de Raismes.
Philippe Rio, maire de Grigny dans l’Essonne et Aymeric Robin, président de l’Agglomération de La Porte du Hainaut et maire de Raismes.

Ce rendez-vous n’était pas le fruit du hasard, mais le prolongement d’une amitié politique et personnelle de longue date entre les deux élus. «Je connais Philippe depuis longtemps et nous partageons de nombreuses convictions et une approche de la gestion municipale qui consiste notamment à faire des quartiers populaires des viviers d’action de la démocratie», a souligné Aymeric Robin en préambule. «Ce lien entre nous s’est cristallisé autour d’une vision commune : celle d’un territoire où l’expérimentation locale devient une arme contre les inégalités. À Grigny comme à Raismes, l’accent est mis sur l’implication des habitants et le renouvellement urbain, leviers puissants pour sortir les quartiers de l’isolement».

Deux territoires, une même ambition solidaire

Philippe Rio, lui, n’a pas manqué de rappeler la singularité du rôle de maire. «Plusieurs études montrent que le maire reste la personnalité politique préférée des Français, il y a encore et toujours une confiance dans le local, dans les communes, les associations locales. Un maire est à porté d’engueulade, à porté de baffes mais aussi de bisous ! Bien entendu, on constate une montée des tensions mais les communes demeurent des lieux respectés, un espace refuge, et le maire un pilier extrêmement puissant de la République, d’autant plus après les différentes crises que nous avons traversées. Nos moyens financiers diminuent, mais cela ne nous empêche pas de réaliser des choses impactantes». Et de poursuivre : «42% de la population de ma ville est sous le seuil de pauvreté. Lorsque j’ai été désigné «meilleur maire du monde»* en 2021, à ma grande surprise, cela a été l’occasion de mettre un coup de projecteur sur toutes nos solidarités, de remettre l’accent sur la place des villes dans la démocratie».

Au-delà de leurs différences historiques, les deux villes partagent un esprit d’innovation sociale, souligné par Aymeric Robin. «Le point commun de nos deux villes, c’est qu’elles sont des laboratoires d’initiatives, sur le renouvellement urbain par exemple. Et la résilience et la résistance passent par les initiatives locales, par faire sortir nos habitants de leurs quartiers en leur expliquant que des solutions locales existent face à leurs problèmes. À Grigny et à Raismes, les enjeux sont les mêmes et les réponses aussi !». Et son homologue d’ajouter : «En effet, l’expérimentation est au coeur de notre démarche, sur l’alimentation, l’accès à la culture, l’écologie, etc. La grande différence se trouve sur la question de la mémoire, puisqu’ici vous avez une histoire forte. Dans notre ville, passée de 3 000 à 26 000 habitants en cinq ans, la difficulté est de s’approprier notre histoire récente ». Et c’est plein d’espoir qui Philippe Rio a conclu cette rencontre en affirmant que «les territoires périphériques ont de l’aveni»

*Élu «Meilleur maire du monde» en 2021 par la City Mayors Foundation pour son engagement contre la pauvreté et les inégalités.