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Dunkerque : Campus Pro mise sur la géothermie pour son nouveau site de formation

Campus Pro a équipé son nouveau centre de formation à Dunkerque d’un système de géothermie développé avec l’entreprise Geosophy, afin de réduire drastiquement son empreinte carbone. Cette technologie, encore marginale en France, permettrait pourtant de couvrir jusqu’à la moitié des besoins énergétiques du pays.

Alice Chougnet, présidente de Geosophy, et Christophe Guillaume, gérant de Noria, devant les tuyaux pompant l'énergie thermique du sous-sol. © Aletheia Press / A.Stoerkler
Alice Chougnet, présidente de Geosophy, et Christophe Guillaume, gérant de Noria, devant les tuyaux pompant l'énergie thermique du sous-sol. © Aletheia Press / A.Stoerkler

Selon le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), 85% du territoire français est éligible à la géothermie, ce procédé captant l'énergie du sous-sol pour la restituer plus chaude ou plus fraîche en surface, grâce à une pompe à chaleur. «Cette technologie pourrait couvrir la moitié de nos besoins énergétiques, mais seul 1% des bâtiments en sont aujourd'hui équipés dans le pays. En Suède, c'est un quart», affirme Alice Chougnet, cofondatrice de l'entreprise Geosophy.

C'est pour tordre le cou à ce constat et plonger à bras ouverts dans la transition écologique que Campus Pro s'est récemment associé à ces spécialistes de l'énergie souterraine. Objectif : équiper en géothermie son nouvel établissement de formation tout juste sorti de terre à Dunkerque (Nord), qui remplacera l'ancien (situé à Téteghem-Coudekerque-Village) et doit accueillir à la rentrée 250 élèves en alternance dans des filières allant du contrat d'apprentissage professionnel au Bac+5. L'équipement flambant neuf s'est exceptionnellement ouvert aux partenaires du projet le 7 juillet, en vue d'exposer les fruits de cette collaboration pleine d’énergie, portée par Noria, un fonds d'investissement lillois, à la fois actionnaire du centre de formation privé Campus Pro et de Geosophy.

50 à 90% d'émissions de CO2 en moins

Face à des énergies fossiles aux prix fluctuants et à l'empreinte environnementale toujours aussi carbonée, Alice Chougnet défend l'ancestral concept de la «cave à vin» : «Plus on s'enfonce dans le sol, plus la température est constante. L'idée, c'est de récupérer cette énergie et de s'en servir pour chauffer ou refroidir un bâtiment par le biais d'une pompe à chaleur», explique la physicienne de formation.

Huit tuyaux dans lesquels navigue un mélange d'eau et d'antigel en circuit fermé ont été introduits sous le parking du futur établissement d'enseignement dunkerquois, à 150 mètres de profondeur. Ils permettent d'y capter une énergie thermique proche des quinze degrés, puis de la redistribuer dans les 1 715 mètres carrés utiles du bâtiment selon les besoins, à travers un système d'aération et de radiateurs. Bilan des courses : «Un gain annuel d'environ 2 000 euros en comparaison d'une installation au gaz ou d'une pompe à chaleur aérothermique», vante Alice Chougnet, mais surtout «50 à 90% d'émissions de CO2 en moins». De quoi mettre tous les voyants de la géothermie au vert, malgré son coût (132 000 euros de forage et d'installation pour ce projet, sans compter l'achat de la pompe à chaleur). En-tout-cas, d'autres sautent le pas dans la région en choisissant cette géothermie de surface, comme la Halle aux sucres de Dunkerque ou le réseau de chaleur d'Amiens.