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Dunkerque : Nord Céréales a 40 ans et montre plus que jamais les dents

Partenaire incontournable de l'import-export des céréales depuis quarante ans, la coopérative Nord Céréales a augmenté ses capacités de stockage de 30 000 tonnes avec l'ouverture, en avril dernier, d'un silo sur le port de Dunkerque. Un acte de résistance, face à la fluctuation des récoltes et des marchés mondiaux.

 «Ce silo nous garantit une meilleure sécurité de stockage et constitue un levier pour développer nos importations», a expliqué Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales. © Aletheia Press / Arnaud Stoerkler
«Ce silo nous garantit une meilleure sécurité de stockage et constitue un levier pour développer nos importations», a expliqué Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales. © Aletheia Press / Arnaud Stoerkler

«Ce silo est bien plus qu'un bâtiment. C'est une promesse, pour préparer l'avenir avec ambition et confiance», lance Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales, ce 26 septembre, dans l'ombre des hauts-fourneaux d'ArcelorMittal, aux côtés du responsable, sur le port de Dunkerque. Les 43 salariés de cette société d'intérêt collectif agricole (Sica), créée en 1985, célèbrent l'inauguration du silo 9, en service depuis avril.

Il aura fallu le comblement d'une darse (un bassin portuaire), 22,5 millions d'euros d'investissement et un projet revu à la baisse – face aux complications liées à la pandémie de 2020 – pour enfin voir culminer les cinquante mètres de cette installation ultra-moderne. Automatisation élevée, sondes contrôlant l'explosibilité de l'air, nettoyeurs capables de trier les graines cassées... l'infrastructure est aussi dotée d'un système de dépressurisation permettant de récupérer la poussière au moment des chargements, ainsi que d'un bras articulé destiné à traiter les conteneurs, une grande nouveauté.

«Ouvrir de nouvelles perspectives»

Les huit cellules du silo permettent aujourd'hui d'accueillir 30 000 tonnes de grains ou de granulés supplémentaires. Mais l'installation pourrait gérer, à terme, l'équivalent de 105 000 tonnes. Désormais, la coopérative a atteint une capacité totale de stockage d'environ 330 000 tonnes. De quoi poursuivre sa mission qui est de «relier nos champs aux marchés mondiaux», rappelle Laurent Bué, président de la coopérative, en «nourrissant les pays dans lesquels la faim est toujours une réalité».

Mais cet investissement doit surtout «ouvrir de nouvelles perspectives en matière d'import et d'export», souligne-t-il. Cette stratégie de développement veut contrebalancer les fluctuations des marchés mondiaux du vrac solide, le casse-tête géopolitique et le dérèglement climatique rendant les récoltes plus irrégulières.

En moyenne, la société exporte deux millions de tonnes de céréales par an vers des pays comme l'Egypte, le Maroc ou encore l'Arabie Saoudite. L'Algérie, un acheteur important, a coupé les ponts depuis deux ans et le début de sa crise diplomatique avec la France. Côté importation, Nord Céréales recueille en moyenne 200 000 tonnes de maïs et 50 à 60 000 tonnes de granulés de bois chaque année pour fournir des partenaires en France. Une diversification devenue nécessaire, qui lorgne aujourd'hui vers le soja ou le tournesol et pourra s'accélérer grâce à ce silo alors que la coopérative fête ses 40 ans.

Pour Aletheia Press, Arnaud Stoerkler