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Echec d'un référendum en Italie sur la naturalisation et le droit du travail

Un référendum en Italie destiné à faciliter la naturalisation et à révoquer des mesures de libéralisation du marché du travail a tourné court lundi, trop peu de personnes ayant voté après l'appel...

Des affiches de campagne appelant à voter pour un référendum, le 5 juin 2025 à Rome © Filippo MONTEFORTE
Des affiches de campagne appelant à voter pour un référendum, le 5 juin 2025 à Rome © Filippo MONTEFORTE

Un référendum en Italie destiné à faciliter la naturalisation et à révoquer des mesures de libéralisation du marché du travail a tourné court lundi, trop peu de personnes ayant voté après l'appel du gouvernement de Giorgia Meloni à s'abstenir.

Selon le comptage encore en cours, un peu plus de 30% des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche et lundi, alors qu'il fallait que plus de 50% le fassent pour que le résultat du scrutin soit pris en compte.

De nombreux membres du gouvernement ultraconservateur avaient appelé leurs partisans à s'abstenir de voter afin d'éviter que le seuil de 50% ne soit atteint.

Il était notamment proposé dans le cadre de ce référendum soutenu par des ONG et des partis d'opposition de réduire de dix à cinq ans la durée pendant laquelle un résident non européen, sans lien de mariage ni de sang avec l'Italie, doit avoir vécu dans ce pays avant d'en demander la nationalité.

La Première ministre Giorgia Meloni, à la tête du parti Fratelli d'Italia (FDI, extrême droite), arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme antimigrants même si son gouvernement a augmenté le nombre des visas de travail, avait déclaré être "absolument contre" cette mesure. 

"Enorme défaite pour une gauche qui n'a plus d'idées ni de crédibilité et qui n'arrive même pas à mobiliser ses propres électeurs", a réagi lundi sur X le vice-Premier ministre Matteo Salvini, le chef du parti antimigrants Lega.

Les Italiens étaient également appelés à se prononcer sur une proposition d'abolition de quatre lois de libéralisation du marché du travail, une consultation voulue par la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), qui avait collecté les 500.000 signatures nécessaires à l'organisation du scrutin. 

Ce syndicat espérait rétablir des mesures de protection contre les contrats précaires, les licenciements et les accidents du travail qui avaient été supprimées par le passé.

Autour de 85% des Italiens qui se sont rendus aux urnes ont répondu "oui" à toutes les questions concernant le travail et 64% ont approuvé la proposition sur la naturalisation.

Le principal parti d'opposition, le Parti démocrate (centre gauche), soutenait les propositions soumises au référendum bien qu'il ait adopté, quand il était au pouvoir, plusieurs des mesures dont la suppression était proposée, dont certaines mises en place par l'ancien chef du gouvernement Matteo Renzi.

Pour le secrétaire général de la CGIL Maurizio Landini, la très forte abstention illustre une "crise démocratique évidente" en Italie. Il s'est toutefois engagé à "continuer (...) cette bataille, en utilisant tous les moyens à notre disposition."

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