Événement
Enenvol retombe au sol : les raisons invoquées par l’organisateur mosellan Stephan Bourguignon
Après une première édition en 2025 qui se voulait ambitieuse, l’organisateur mosellan du festival Enenvol à Chambley jette l’éponge. Stephan Bourguignon, par ailleurs à la tête du groupe ABC Location, invoque un déficit structurel et l’absence de soutien des collectivités.
En 2024, le festival Enenvol avait été présenté comme le remplaçant du Grand Est Mondial Air Ballons (Gemab), avec pour ambition de continuer à faire vibrer Chambley (Meurthe-et-Moselle) chaque été entre envolées de montgolfières, concerts et animations familiales.
La première édition, organisée du 25 juillet au 3 août 2025, a attiré quelque 250 000 visiteurs, un beau score mais en deçà des 300 000 espérés.
L’équation économique ne fonctionne pas. Le modèle est lourd : plus de 120 salariés recrutés pour l’événement, une logistique complexe, des infrastructures conséquentes. Les recettes, notamment issues des concerts et des activités payantes, n’ont pas suffi à compenser les coûts engagés et la gratuité de l’accès au site.
Si le concert de Gims a été un succès, les deux autres représentations prévues en 2025 (Patrick Fiori et une soirée «Années 80») ont été annulées faute de réservations suffisantes. Les artistes ayant été payés, cet échec a grevé un peu plus le budget.
Au-delà de cela, le manque d’engagement des collectivités locales a pesé lourd, selon Stephan Bourguignon : à l’exception de la Région Grand Est et de la communauté de communes Mad & Moselle, peu de partenaires publics ont suivi. La période de vacances scolaires, la localisation du festival, à plus de 30 km de Metz et de Nancy, et la priorité donnée à d’autres compétences ayant été évoquées.
Enfin, le lourd contentieux judiciaire avec l’ancien organisateur du Gemab, Philippe Buron-Pilâtre, a créé un climat pesant. L’événement a été condamné pour «parasitisme» et interdit de toute référence au Gemab, ce qui a privé Enenvol de l’héritage symbolique et partenarial de l’ancien rassemblement.
Au final, face à ces contraintes, Stéphane Bourguignon a décidé de ne pas lancer de deuxième édition. «En tant que privé, je n’ai pas les moyens d’assurer année après année un événement d’une telle ampleur», a-t-il confié.