EuraMaterials muscle son jeu en 2025
L’assemblée générale d’EuraMaterials, le 29 avril dernier à Tourcoing, a fait le point sur une année 2024 riche en projets et a esquissé les grandes orientations d’un pôle toujours plus tourné vers l’innovation, la coopération européenne et l’accompagnement des talents.

«Aujourd’hui, nous sommes fiers de compter 230 entités parmi nos membres», se réjouit Jean-Marc Viénot, directeur général d’EuraMaterials, lors de l’assemblée générale le 29 avril à Tourcoing. Cet événement est l’occasion de dresser le bilan de l’année 2024 et d’évoquer les perspectives qui se dessinent. «Entre la croissance du nombre de membres, la diversification des projets et le développement international, je peux vous dire que l’écosystème des matériaux innovants avance à vive allure», a poursuivi le directeur général.
Un triptyque au service de l'innovation
EuraMaterials se définit comme un pôle de compétitivité, un incubateur et un accélérateur. Un triptyque efficace. Du côté du pôle de compétitivité, 70 projets ont été accompagnés en 2024, 25 ont été labellisés et 31 financés. À cela s’ajoutent neuf projets européens, preuve d’une capacité à structurer des partenariats transfrontaliers solides.
Côté incubateur, 26 projets ont été accueillis l’an dernier. Et les équipes d’EuraMaterials ont aussi aidé à la création de sept entreprises. «Nous sommes là pour transformer une idée d'ingénieur en un projet structuré, éligible à différentes aides. Cela demande de bien connaître toutes les petites lignes des dispositifs de financement», explique Jean-Marc Viénot. Pour cela, dans l’année, les équipes siègent dans plusieurs jurys, afin de cerner les attentes des financeurs.
Un ancrage territorial, une portée mondiale
De plus, 200 actions ont été menées en 2024 pour informer, connecter, mobiliser, initier et valoriser. Une stratégie d’influence et de rayonnement qui passe par des événements comme Tech Day #2 ou Sustain 3-D, organisés en lien avec des partenaires comme l’Ademe, Rev3, la MEL, Plastium, Aria ou encore les clubs d’industriels.
Industrie du futur, transition environnementale et alternatives aux matériaux existants sont les thématiques centrales d'EuraMaterials. L’accueil de délégations étrangères s’intensifie aussi : Japon pour le textile technique, Ukraine pour la défense, Portugal pour le bâtiment, Belgique et Pays-Bas pour le recyclage textile.
Cap sur 2025 et au-delà
EuraMaterials ne compte pas s’arrêter là. Six projets Interreg sont en préparation. Des groupes de travail vont être créés sur l’impression 3D ou encore les textiles enduits. Côté incubation, l’arrivée d’un salarié, prévue pour juin, devrait intensifier l’accompagnement des porteurs de projets. Un programme de mentorat est également en préparation, avec l’objectif de favoriser les échanges d’expérience entre jeunes pousses et entrepreneurs aguerris.
Enfin, EuraMaterials entend renforcer les passerelles avec les autres pôles du réseau Eura, à commencer par EuraTechnologies, pour créer des ponts entre matériaux, numérique et deep-tech. Une dynamique qui pourrait donner naissance à des projets hybrides à forte valeur ajoutée. Mais l’avenir n’est pas sans zones d’ombre : «Les financements publics sont à la baisse. Il faudra anticiper 2026 dès maintenant», reconnaît Jean-Marc Viénot.
Reste que l’élan est là. EuraMaterials avance, avec un pied bien ancré dans les Hauts-de-France, mais le regard tourné vers l’Europe et le monde.