«Faust» de Charles Gounod à l'Opéra de Lille

© Simon Gosselin
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Créé le 19 mars 1859 au Théâtre Lyrique, cet opéra en cinq actes de Charles Gounod est adapté de la tragédie éponyme de Goethe. Initialement représentée sous la forme d’un opéra-comique, cette œuvre rencontra un tel triomphe que Gounod lui donna la forme standard d’un opéra. Faust devint dès lors un pilier du répertoire, au point d’être l’opéra français le plus joué au monde, juste derrière Carmen

Le récit s'ouvre alors que le très vieux Faust, à l’approche de sa dernière heure, délaisse la science et la foi pour «ce trésor qui les contient tous» : la jeunesse… Pour la retrouver, il va céder son âme à Méphistophélès. Mais l’amour de Marguerite et la puissance divine vont bientôt déjouer les plans démoniaques. Avec cette nouvelle production de l’Opéra de Lille, ce chef-d’œuvre romantique et fantastique retrouve sa forme et ses couleurs d’origine grâce à la direction musicale de Louis Langrée et la mise en scène de Denis Podalydès. 

Ce dernier qualifie Faust comme «un opéra fondamentalement anti-puritain dans un monde puritain dont il épouse pourtant le code religieux. Il y a dans cette œuvre un aspect double ou duplice – une hypocrisie structurelle, typique du Second Empire. Car Gounod est un vrai catholique en proie à des démons d’autant plus démoniaques qu’il est fervent chrétien.» Après avoir abordé une autre grande figure du théâtre, Falstaff, dans sa dimension verdienne, le metteur en scène s’attaque ici au héros tragique de Goethe, utilisant les dialogues parlés de Jules Barbier qui faisaient partie de l’œuvre à sa création en 1859, pour en faire apparaître toutes les ambiguïtés.

Représentations les 7, 12, 15, 20 et 22 mai à 20h, les 10 et 17 mai à 18h à l'Opéra de Lille.

© Simon Gosselin