Ferrantelli, tableau d’une entreprise familiale
Créée en 1976 par son père, Vito Ferrantelli a repris l’entreprise éponyme dans les années 1990 pour en faire une référence régionale sur les activités de peinture et de revêtement pour les particuliers et les industriels. L’entreprise se veut familiale avec le couple Ferrantelli à sa tête, mais également pour ses salariés, qui travaillent en famille au sein de la société.
«On ne choisit pas les circonstances où l'on est placé, mais on choisit la manière de les accepter» écrivait l’autrice Monique Corriveau. C’est ce qu’a fait Vito Ferrantelli dans les années 1990 au moment de reprendre l’entreprise de son père suite à son décès, alors qu’il terminait ses études d’histoire. Si les circonstances de la reprise de la société créée en 1976 par son père n’ont pas été des plus heureuses, Vito Ferrantelli et sa femme Alexia ne regrettent pas ce choix : «On s’est lancé avec une énorme insouciance. Soit on reprenait et on faisait ce qu’on pouvait, soit on ne reprenait pas et l’entreprise disparaissait», précise-t-il, et même si la possibilité d’une reprise était envisageable, à l’époque, le jeune homme n’était «pas particulièrement partie dans cette voie-là. Je ne pensais pas devenir chef d’entreprise à 25 ans».

Résultat aujourd’hui, la société compte 38 salariés dont les deux gérants et affiche un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros. Des chiffres qui démontrent «une résilience» pour Alexia Ferrantelli. «On arrive à traverser les tempêtes». Des tempêtes qui sont parfois nombreuses dans le secteur de la peinture et du revêtement de sol, mais dont l’entreprise a réussi à se sortir en se développant au niveau régional et en étant précurseur dans de nombreux domaines.
«Dans notre entreprise, on n'a pas peur de parler d’amour, c’est une valeur importante»
Ferrantelli, dont la maison-mère est à seulement quelques kilomètres de Lille, possède donc des filiales à Hardelot, Dunkerque et Valenciennes, et est très présent autour de Maubeuge grâce à ses liens avec l’industrie du nucléaire. «Nous sommes certifiés ISO 9001. On travaille pour les centrales nucléaires depuis 1997. Framatome fabrique des pièces qui vont dans le cœur de la centrale nucléaire et on met en peinture ces pièces. Le film de peinture doit être à un niveau de précision de l’ordre du micron, car après Fukushima, on s’est rendu compte que si la peinture était trop épaisse, cela fait des petites poussières et ça empêche le système de refroidissement de fonctionner au mieux», explique le couple.
Une entreprise familiale chez les salariés également
Le travail de précision de Ferrantelli se retrouve partout dans le monde, que ce soit dans les pièces de centrales nucléaires fournies par la France, sur les alternateurs des paquebots de croisière ou encore les moteurs de sous-marins nucléaires. Vito Ferrantelli garde le même mantra qu’avait son père et qui réside dans l’ADN de la société : «Ne jamais dire non à un boulot». C’est pour cela que l’entreprise travaille aussi bien pour le bâtiment – tertiaire, professionnel ou à destination des particuliers – que pour l’industrie. En plus des chantiers en lien avec le nucléaire, la firme a réalisé «un data center pour le CIC, des brasseries, des hôtels, des agences bancaires ainsi que des maisons de particuliers très haut de gamme, notamment au Touquet», précise Vito Ferrantelli. Cette présence dans de nombreux domaines se fait sans perdre de vue l’envie de rester une maison familiale.

L’entreprise se veut tellement familiale que sur les 38 salariés, 18 font partie d’une famille. «Il y a 8 familles au total dans l’entreprise et si ce n'est pas la famille, ce sont les amis. On n'a pas de turn-over ici. Il y en a qu’on a vu enfant et qui sont venus postuler ensuite», sourit Alexia Ferrantelli. Au-delà de la cocasserie des familles, cela a son importance au niveau «du savoir-faire et de la transmission des valeurs, car quand un jeune est sous le regard des aînés, comme son père, il a envie qu’il soit fier de lui. Et le père est content de transmettre aussi. Dans notre entreprise, on n'a pas peur de parler d’amour, c’est une valeur importante et c’est un atout», conclut-elle.
Reste à savoir si, dans quelques années, une troisième génération de Ferrantelli prendra la tête de l’entreprise. Le couple a quatre enfants, dont un est en alternance en deuxième année de master de management et se dit intéressé par l’entrepreneuriat, «mais plutôt dans l’idée de créer son entreprise. On lui a dit qu’il y avait la boîte familiale, mais on ne veut pas qu’il se sente contraint de le faire. Juste qu’il sache que c’est une possibilité s’il le souhaite», déclare Vito.
En chiffres
- 1976 : date de création
- 38 salariés
- 4,5 millions d’euros de CA