Territoires
Fin des ZFE : l’Eurométropole de Metz avait temporisé...
La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) était une mesure obligatoire pour les métropoles de plus de 150 000 habitants. Celle de Metz avait repoussé sa décision à cet été. Elle n’aura sans doute pas à aller plus loin. L’Assemblée nationale venant ce 28 mai de supprimer ces ZFE.

La suppression des zones à faibles émissions (ZFE) a été adoptée à l'Assemblée nationale par les députés ce 28 mai par 98 voix contre 51. Initiées en 2019 pour limiter les émissions de particules fines, les ZFE, mesure de la loi Climat et Résilience, excluaient de leur périmètre certains véhicules très anciens et polluants (identifiés par les vignettes Crit' Air 3 ou plus selon les villes). Une mesure obligatoire pour les métropoles de plus de 150 000 habitants. Soit 42 agglomérations en France. Après l’Eurométropole de Strasbourg et Grand Reims, la Métropole de Nancy l’avait adopté comme Dijon, Lyon ou le Grand Paris au 1er janvier dernier. L’Eurométropole de Metz avait mis sa décision en délibéré à cet été. Un report rendu possible par la loi Climat et Résilience qui laisse les agglomérations décisionnaires au sujet du périmètre de la ZFE. Le périmètre devait couvrir la moitié de la population et de la surface de l’espace métropolitain et délimiter les conditions d’accès des véhicules sur le territoire.
Un air d'écotaxe...
La nouvelle réglementation devait impacter les voitures et deux-roues immatriculés avant janvier 1997 et les poids lourds mise en service avant septembre 2001. Dans la pratique, au cœur de l’Eurométropole de Metz auraient pu circuler les véhicules diesel immatriculés avant 2000 (Cri’Air 5), avant 2005 (Crit’Air 4), essences de plus de 19 ans (Crit’Air 3). Seuls les véhicules d’entreprise et de collection n’étaient pas concernés par la ZFE sur le territoire messin. Cela c’était avant le 28 mai. Si cette décision améliore la mobilité de nombreux conducteurs, elle soulève des questions quant à la santé publique et les engagements environnementaux. La fin des ZFE pourrait remettre en cause les engagements de la France envers l’Union européenne, avec un risque de pertes financières. Une suppression qui devra être confirmée par un vote sur l’ensemble de tout le texte, inscrit dans le projet de loi «simplification» puis par le Sénat. La fin annoncée des ZFE n’est pas sans rappeler l’écotaxe abandonnée devant la colère des bonnets rouges en 2013. Lier mesures vertueuses pour la protection de l’environnement et de la santé et socialement supportables semblent décidément bien compliqué dans notre pays...