Gouverner sans diriger : le groupe dijonnais Akacia casse les codes
Le groupe Akacia, né à Dijon en 2019, porte une vision inédite de la croissance. Son fondateur, Yoann Faivre, mise sur une constellation de PME autonomes pour transformer les métiers de l’énergie et du numérique. Une levée de fonds est prévue en 2025.

En seulement cinq ans, Akacia, groupe dijonnais spécialisé dans les métiers de l’énergie et du numérique, est passé de 40 à 180 salariés, répartis dans onze entités juridiques implantées à Dijon, Lyon, Paris ou Nancy. Délibérément engagé dans une politique de croissance externe, Akacia cherche à bâtir une "constellation" d’entreprises complémentaires.
Un modèle inspiré du vol des étourneaux
À la tête du groupe, Yoann Faivre, 33 ans, cultive une vision atypique de l’entreprise : "Notre ambition n’est pas de bâtir un conglomérat centralisé, mais un écosystème de PME indépendantes qui collaborent et grandissent ensemble". Un modèle inspiré du vol des étourneaux, souple et collectif, où les décisions se prennent sans hiérarchie verticale. Le groupe prévoit de lever 12,5 millions d’euros d’ici juin 2025 pour soutenir cette dynamique : 3,5 millions en capital dilutif et 9 millions par emprunt bancaire.
La stratégie repose sur l’acquisition de PME spécialisées dans les infrastructures techniques – fibre, télécoms, climatisation, éclairage, GTB… – à l’heure où les appels d’offres publics se structurent de plus en plus en macro-lots combinant plusieurs métiers. "L’idée, c’est de répondre à ces marchés complexes sans rogner sur l’autonomie des entreprises. Plus de la moitié des appels d’offres techniques en 2024 exigent cette capacité de convergence entre métiers", explique Yoann Faivre.
Chaque PME conserve son identité, son nom, son implantation. Le dirigeant en poste est associé au capital et soutenu par Akacia Services, une structure basée à Dijon qui mutualise les fonctions support (comptabilité, RH, contrôle de gestion) pour alléger la charge des opérationnels.
100 millions d’euros de chiffre d’affaires d'ici 2030

C’est aussi une vision humaniste de l’entreprise que porte Akacia. Pour Yoann Faivre, l’objectif n’est pas seulement économique :"L’économie, c’est le carburant. Mais le moteur, ce sont les femmes et les hommes qui font avancer l’ensemble. Je veux construire un lieu où les gens s’épanouissent, se sentent utiles, et peuvent grandir". Lauréat du programme national ETIncelles, Akacia bénéficie d’un accompagnement renforcé de l’État pour passer le cap de la PME à l’ETI.
D’ici 2030, le groupe vise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et un millier de collaborateurs. Mais toujours sans perdre son âme de collectif décentralisé. "Nous sommes convaincus qu’il est possible de croître sans tout uniformiser, en s’appuyant sur les forces vives locales et en cultivant l’intelligence collective", conclut Yoann Faivre. Une trajectoire aussi ambitieuse qu’inhabituelle, fondée sur la coopération plutôt que la domination.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel