Groupe Delzen, une aventure industrielle et humaine

Avec une usine en France, sur le parc des industries Artois-Flandres à Douvrin, et une seconde en Slovaquie, le groupe nordiste Delzen emploie à ce jour 120 personnes et revendique une expertise technique de haut niveau plébiscitée par les équipementiers automobiles, entre autres. Mais au-delà de la performance industrielle, c’est une histoire d’engagement et de passion qui démarre en 1991.

«Ce qui m’intéressait, c’était l’aventure humaine»

Bertrand Delzenne raconte : «J’ai été lauréat de Nord Entreprendre, qui m’a accordé un prêt pour créer mon entreprise. Mais cela ne suffisait pas et j’ai vendu ma maison pour investir dans mon projet. A ce moment-là, nous sommes partis vivre dans un appartement de 60 m2 à Lille, avec mon épouse, mes trois filles et nos deux chiens… mais ce n’est pas l’argent qui m’a motivé, ce n’est pas mon moteur. Ce qui m’intéressait, c’était l’aventure humaine. Cela peut paraître étonnant de dire cela, mais je pense sincèrement que si l'aventure humaine intéresse plus le dirigeant d’une entreprise que l'amoncellement de sous, il a beaucoup plus de chances d'avoir des satisfactions réelles».

Depuis, l’entreprise a bien grandi pour devenir un fournisseur de premier plan pour l’automobile, notamment sur trois grands segments : les équipements intérieurs (cockpits, consoles, accoudoirs), les composants moteur (écrans thermiques et acoustiques, éléments de régulation thermique) et les pièces liées aux batteries de véhicules électriques. «Aujourd’hui, 80% de notre activité dépend de l’automobile. Cette dépendance a nourri une réflexion stratégique : comment diversifier nos marchés tout en conservant notre savoir-faire ?». La réponse est venue sous la forme d’un virage industriel ambitieux : la fabrication de boîtes alimentaires en inox, un marché en phase avec les attentes sociétales en matière de durabilité et de santé.

Un investissement de cinq millions d’euros

Avec le soutien du plan France Relance, le Groupe Delzen investit dès lors cinq millions d’euros dans une nouvelle ligne de production. En deux ans, ce sont 800 000 boîtes qui ont été produites. «L’idée de départ était finalement assez simple : proposer une alternative sérieuse au plastique et au verre dans l’alimentaire», précise Bertrand Delzenne. «Nous avons développé cinq modèles de boîtes, conçues pour une utilisation pratique au quotidien puisqu’elles passent au lave-vaisselle, au micro-ondes, au congélateur et sont ultra-résistantes et réutilisables. Et grâce à notre chaîne de production complètement intégrée et robotisée, nous sommes ultra compétitifs». 

Breveté par la société nordiste, le produit se veut d’autant plus vertueux que la matière première provient d’un fournisseur local, également implanté dans les Hauts-de-France. «Le plastique, ce n’est plus possible ! Quand vous achetez du taboulé en grande surface, par exemple, il est souvent emballé dans un plastique cassant, non recyclable, des déchets qui finissent dans les océans… c’est un scandale mondial ! Il est vraiment temps de passer à autre chose et l’inox alimentaire est le matériau le plus sain pour proposer de nouvelles alternatives».

Grande distribution, cantines scolaires, hôpitaux, maisons de retraite… les boîtes produites par le Groupe Delzen sont à même de répondre aux besoins de nombreux secteurs économiques. De quoi envisager l’avenir avec sérénité. «Nous avons une capacité de production annuelle de cinq millions d’unités. Mais au-delà des chiffres, ce qui m’anime est de lancer des projets porteurs de sens. Notre produit est compétitif, sain, recyclable et nous travaillons sur le développement de nouveaux modèles… l’important, c’est la dynamique ! Quand on lance un caillou avec force, on ne sait pas jusqu’où il ira !». 

Plus de trente ans après ses débuts, le Groupe Delzen incarne ainsi plus que jamais une industrie régionale innovante et ancrée dans son territoire, sur le marché de l’alimentaire mais aussi en tant qu’acteur incontournable de l’avènement de la mobilité électrique.