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Habellis mise sur le bois et la paille pour réinventer Le Creusot

À travers un projet innovant mêlant bois et paille, Habellis transforme un ancien site vétuste du Creusot en un programme pilote durable, alliant performance énergétique, transition écologique et revitalisation urbaine.

Jean-François Buet, président d’Habellis, et les élus locaux ont posé la première botte de paille symbolique d’un nouveau projet immobilier au Creusot. © Habellis
Jean-François Buet, président d’Habellis, et les élus locaux ont posé la première botte de paille symbolique d’un nouveau projet immobilier au Creusot. © Habellis

Pour marquer symboliquement le lancement de son nouveau chantier au Creusot, Habellis a remplacé la traditionnelle première pierre par la pose d’une botte de paille. Une manière originale d’ouvrir un projet ambitieux, sur les ruines d’une ancienne tour de dix étages récemment démolie. «Ce patrimoine présentait des fissures liées à un sol instable. La réhabilitation n’était plus envisageable, et une tour R+10 est aujourd’hui moins attractive qu’un bâtiment de type R+4», explique Béatrice Gaulard, directrice d’Habellis.

En 2022, le bailleur social a investi 2,7 millions d’euros pour démolir trois bâtiments, soit 158 logements. Il engage désormais 7 millions pour leur reconstruction, dans un programme global de 12,5 millions d’euros. Situé à proximité du centre-ville, le projet s’inscrit dans le dispositif «Action cœur de ville» porté par Action Logement Services, avec à la clé une subvention d’un million d’euros. «Ce soutien nous a permis d’innover, notamment en collaborant avec des architectes pour concevoir un habitat plus ambitieux et durable», souligne la directrice.

Habitat social : un projet pilote en bois et paille

«Nous avons choisi une approche environnementale forte, en combinant bois et paille dans la construction. Ce mode constructif offre d’excellentes performances thermiques», explique la direction d’Habellis. Le projet, mené en partenariat étroit avec la collectivité, a abouti à un programme moins dense, mieux intégré dans un quartier résidentiel, et en phase avec les besoins locaux.

Ce type de construction biosourcée reste encore rare dans le logement social. Alors que la réglementation environnementale RE2020 s’applique déjà, Habellis anticipe en s’alignant sur les exigences de 2025. «Notre objectif n’est pas de faire un projet isolé, mais d’en tirer des enseignements pour en reproduire d’autres», précise-t-elle. Pour cette opération, Habellis fait appel à l’entreprise Isovoo, basée en Saône-et-Loire, spécialisée dans ce type de construction durable.

Un habitat économe et durable pour 2027

Grâce à une isolation en paille, trois à quatre fois plus performante qu’un isolant classique, les futurs logements d’Habellis viseront une étiquette énergétique B. «Nos locataires bénéficieront d’un meilleur confort d’été et de charges maîtrisées. Nous intégrons également la gestion durable de l’eau», précise la direction. Avec ce projet, Habellis affirme sa volonté de faire de l’habitat social un levier à la fois pour la transition écologique et la revitalisation urbaine. Le programme prévoit la construction de 60 logements : 20 logements collectifs et 40 logements intermédiaires, adaptés aux nouveaux usages résidentiels, pour une livraison prévue en juin 2027.

En parallèle, Habellis a engagé une opération en VEFA avec Novalis pour acquérir 60 logements supplémentaires sur le site d’une ancienne école maternelle. Au total, ce sont 120 logements neufs qui verront le jour. Une réponse concrète aux enjeux de réindustrialisation du territoire, en facilitant l’accès au logement pour les actifs.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert